Au menu de cette revue de presse internationale du mardi 28 mars : le bras de fer entre Theresa May et Nicola Sturgeon, à la veille du déclenchement du Brexit, l’arrestation de l’opposant russe Alexeï Navalny, et la réaction du Département d’État.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
On commence cette revue de presse au Royaume-Uni, qui entame demain le processus de sortie de l’Union européenne.
Deux jours avant le déclenchement du Brexit, la Première ministre britannique, Theresa May, s’est rendue à Glasgow pour tenter de dissuader son homologue écossaise, Nicola Sturgeon, d’œuvrer en faveur d’un second référendum sur l'indépendance. Une nouvelle consultation à laquelle les députés écossais doivent donner leur feu vert aujourd’hui-même, alors que Theresa May, elle, ne veut toujours pas en entendre parler, selon The I, qui annonce un «grand affrontement britannique» susceptible de dynamiter le Royaume-Uni. Les deux dirigeantes ont campé sur leurs positions, d’où l’atmosphère passablement glaciale, hier, au moment de leur rencontre, selon The Daily Mail - qui semble en avoir totalement perdu l’esprit. «On se moque du Brexit, ce qui compte c’est de savoir qui a remporté le concours de la plus belle paire de jambes», titre ce matin le journal, avec un jeu de mots aussi intraduisible que misogyne.
The Herald, en Écosse, évoque les relations «tendues» entre deux gouvernements aux positions diamétralement «opposées». «Theresa May et Nicola Sturgeon ont peut-être souri pour la photo officielle, mais aucune tentative de cordialité ne parvient à masquer ce qui est en train de se passer», commente le journal, qui rappelle la volonté du gouvernement écossais de rester dans l’Union européenne, et prévient que «l’idée d’un consensus sur le Brexit est désormais morte et enterrée». L’Écosse ne veut pas plier face à la fermeté affichée de Theresa May – que le dessin de Steve Bell pour The Guardian montre en Arlequin farfelu, tentant d’impressionner Nicola Sturgeon. «Suis-je un oiseau? Suis-je un avion? Non, je suis l’inarrêtable femme puissante… avec les pouvoirs d’Henri VIII», ce souverain anglais qui a fait la guerre à l’Écosse au début du 16e siècle, lance la Première ministre britannique. Qu’on retrouve dans le dessin de Steve Brown, pour The Independent, dans la peau d’une forcenée s’apprêtant à appuyer sur la gâchette, après avoir pris en otage son homologue écossaise.
Il est aussi beaucoup question, ce matin, de l’arrestation de l’opposant russe Alexeï Navalny, condamné à payer une amende pour avoir organisé une manifestation non autorisée, dimanche, à Moscou, et à 15 jours de détention pour refus d’obtempérer. Celui que The Washington Post présente comme un opposant «avisé et déterminé du Kremlin», devrait néanmoins reprendre sa campagne contre ce qu’il appelle «le parti des escrocs et des voleurs», selon le journal, qui cite les enquêtes d’Alexeï Navalny sur la corruption présumée des plus hauts dirigeants russes, y compris du Premier ministre Dmitri Medvedev, qu’il accuse d’avoir accumulé des «richesses extraordinaires» et de vivre dans «un luxe incroyable, en dépit de leur image publique modeste». Alexeï Navalny, candidat à la présidentielle de 2018, n’est pas le seul à avoir été arrêté, dimanche, rappelle The Atlantic. Le site américain rapporte que des dizaines de milliers de Russes ont manifesté dimanche à travers tout le pays, notamment à Saint-Pétersbourg, Eekaterinbourg et Vladivostok. Des centaines d’entre eux ont été interpellés au cours de ce qui est présenté comme «la plus grande mobilisation» contre Vladimir Poutine depuis les manifestations de 2011 et 2012. Mais selon Dmitri Trenin, qui livre son analyse dans The Guardian, quelle que soit l’ampleur de cette mobilisation, le président russe, au pouvoir depuis 1999, «n’abandonnera jamais» le Kremlin. Le politologue russe, qui affirme également que la volonté de Poutine de façonner un «nouvel empire russe» ne s’arrêtera pas à l’Ukraine, salue néanmoins le fait que le président ait réussi à maintenir le Russie «en un seul morceau», et soit parvenu à restaurer son «statut global», son rôle sur la scène internationale.
Le Département d’État américain a réagi aux arrestations d’opposants russes. Selon The Washington Post, le porte-parole de la Maison-Blanche a condamné hier «l’emprisonnement de manifestants pacifiques». Une déclaration au cours de laquelle Sean Spicer a également annoncé que Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, se rendra à l'invitation de la commission du Sénat américain, qui veut l'auditionner dans son enquête sur les liens présumés entre l'entourage du président américain et plusieurs responsables russes.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.