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Au menu de cette revue de presse française du mardi 28 mars : la suite du mouvement social en Guyane, la convocation de Penelope Fillon par les juges, la contre-attaque de son mari, et des questions, encore, sur la participation à cette présidentielle.

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À la une de la presse française, ce matin, la «grève générale illimitée» en Guyane, un département d’Outre-mer «qui cumule les fragilités», d’après La Croix.
Le journal parle d’un mouvement provoqué par «plusieurs années d’impéritie» sur fond d’explosion démographique et d’arrivées «massives» de clandestins venus, notamment, du Brésil et d’Haïti. «Les infrastructures et l’État n’ont pas suivi», commente le sociologue Laurent Mucchielli, qui évoque le «désastre des trois 50%»: la moitié de la population a moins de 25 ans, plus de la moitié des jeunes sortent de l’école sans diplôme, et la moitié d’entre eux est au chômage. Cette population est à la fois plus jeune et plus pauvre qu’en métropole, alors que le coût de la vie en Guyane est plus élevé que dans l’Hexagone, selon Le Monde, qui cite aussi des taux de délinquance plus importants et une situation migratoire «difficile». La Guyane a enregistré plus de 40% des demandes d’asiles reçues par la France en Outre-mer en 2013. Le Monde estime également que «l’intendance économique et sociale ne suit pas», et revient notamment sur la polémique de l’absence, à Cayenne, de la ministre de l’Outre-mer, Ericka Bareigts. Le quotidien rappelle «le précédent d’Yves Jégo, bloqué une dizaine de jours en Guadeloupe en 2009» - un exemple qui inciterait «à la prudence» -, et il regrette, aussi, «l’attitude» des 500 frères, ce collectif de Guyanais cagoulés qui auraient signifié «leur refus du dialogue». «Ce n’est pas acceptable», assène le journal. «En République, on négocie à visage découvert. Il faut tomber les masques et se mettre autour de la table». «De toute façon, il faut du dialogue, sinon le blocage va durer», prévient l’ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira dans Le Parisien. Originaire du département, l’ex-ministre de la Justice dit envisager la possibilité que la mobilisation s’étende aux autres départements d’Outre-mer, à l’image du mouvement social de 2009 qui s’était emparé des Antilles. Là encore, tout était parti de la Guyane.
À la une également, la convocation prévue aujourd’hui de Pénélope Fillon par les juges. Les magistrats enquêtent sur les soupçons d’emplois fictifs de l’épouse de François Fillon - une femme «énigmatique», d’après Le Parisien, qui annonce que Penelope Fillon risque une mise en examen pour escroquerie aggravée. Le journal publie ce matin un extrait de son contrat d’assistante parlementaire, saisi lors d’une perquisition, sur lequel il est mentionné que l’épouse du candidat travaillait, en outre, 20 heures par mois pour la Revue des deux mondes, alors qu’un autre document remis à l’Assemblée mentionnerait, lui, une durée de 14 heures – ce qui de toute façon ne correspond en aucun cas à un travail à temps plein. La collaboration de Penelope Fillon avec la Revue des deux mondes a été rémunérée 5000 euros bruts par mois. Aux soupçons des juges, François Fillon continue, lui, de répondre en se disant victime d’une machination judiciaire orchestrée par l’Élysée - «une stratégie jusqu’au-boutiste», selon Le Parisien, qui cite ce commentaire d’un député de droite : «La défense de Fillon, c’est un peu comme si un cambrioleur se plaignait parce que les caméras de vidéosurveillance fonctionnaient le jour où il a commis son casse». «François Mitterrand a prouvé au cours de ses 14 années à l’Élysée qu’en matière de «cabinet noir», les socialistes avaient de remarquables dispositions naturelles», ironise Le Figaro, qui fait mine de se demander «si cette époque est révolue et si François Hollande, si fervent admirateur de son prédécesseur, n’a rien retenu de ses méthodes les plus contestables».
À gauche, il est toujours beaucoup question de la rivalité entre Benoît Hamon et Manuel Valls. Leur concurrence menacerait le parti socialiste d’«explosion», selon Le Figaro, qui rappelle la façon dont l’ex-Premier ministre a torpillé la candidature de son camarade, tout en laissant planer le doute sur un éventuel ralliement à Emmanuel Macron. Un soutien dont le candidat d’En Marche! ne voudrait pas, d’après le journal.
Alors que la majorité apparaît toujours aussi déboussolée, à moins d’un mois du scrutin, L’Opinion annonce que 40% des Français se disent prêts à voter blanc, 86% d’entre eux souhaitant d’ailleurs que ce vote soit comptabilisé dans les suffrages exprimés. Voilà une question sur laquelle les pensionnaires de la maison de retraite l’Abbaye, rencontrés par La Croix, ne se prononcent pas - ce qui ne les empêche pas de suivre d’assez près cette campagne, qui ressuscite visiblement beaucoup de souvenirs. Comme ceux de Germaine, 99 ans, qui dit qu’elle ne sait toujours pas si elle va aller voter cette fois-ci. La vielle dame a voté pour la première fois à 21 ans, en 1946 : «À l’époque, se souvient-elle, voter était presque un devoir pour une femme».
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