Des dizaines de civils ont péri ces derniers jours à Mossoul-Ouest dans des raids aériens contre le dernier grand fief de l'EI en Irak. La coalition a indiqué, samedi, que ces frappes avaient été menées à la demande des forces irakiennes.
Le calvaire se poursuit pour les civils de Mossoul. Ces derniers jours, des dizaines d’entre eux ont péri dans la partie ouest de la ville, dans des bombardements aériens contre le dernier grand fief du groupe État islamique (EI) en Irak, a indiqué samedi 25 mars à l'AFP Bachar al-Kiki, le chef du conseil de la province de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu.
L'aviation irakienne et celle de la coalition internationale antijihadistes conduite par les États-Unis bombardent la deuxième ville du pays pour soutenir les troupes engagées au sol contre l'EI.
"Il y a des dizaines de corps encore ensevelis sous les décombres", a précisé Bachar al-Kiki. Le gouverneur provincial Nawfal Hammadi a lui évoqué plus de 130 civils tués.
"L'organisation terroriste Daech essaie de stopper par tous les moyens l'avancée des forces irakiennes à Mossoul. Elle rassemble des civils (...) et les utilise comme boucliers humains", a -t-il déclaré.
Un général irakien, sous couvert de l'anonymat, a affirmé que les frappes avaient endommagé plus de 27 bâtiments résidentiels, dont trois avaient été complètement détruits.
La coalition internationale a reconnu avoir bombardé le secteur où ces pertes civiles ont été rapportées. "A la demande des forces de sécurité irakiennes, la coalition a frappé des combattants et du matériel (de l'EI) le 17 mars à Mossoul-Ouest dans le secteur correspondant à des allégations de victimes civiles", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
"Un examen des données de la frappe (...) montre que, à la demande des forces de sécurité irakiennes, la coalition a frappé des combattants et du matériel (du groupe État islamique) le 17 mars à Mossoul-Ouest dans le secteur correspondant aux allégations de victimes civiles", a indiqué la coalition dans un communiqué publié peu après que les sources irakiennes précédemment citées eurent fait état de la mort de dizaines de civils.
Plus de 200 000 déplacés
Les Nations unies ont exprimé samedi leur préoccupation devant ces informations. "Nous sommes stupéfaits par ces décès", a déclaré Lise Grande, coordinatrice humanitaire pour l'Irak.
Les combats se concentrent actuellement aux abords de la vieille ville, un dédale de petites rues fortement peuplé, guère propice à l'avancée des blindés et où l'usage d'armes lourdes risque de mettre en péril les milliers de civils pris au piège par les jihadistes.
Plus d'un mois après le lancement de l'offensive sur Mossoul-Ouest, plus de 200 000 personnes ont fui les combats, selon le ministère irakien des Migrations et des Déplacés, mais environ 600 000 personnes se trouvent dans les zones encore tenues par l'EI.
Mercredi, le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a promis la défaite de l'EI et la mort de son chef Abou Bakr al-Baghdadi.
Il s'exprimait au lendemain d'un raid présumé de la coalition internationale ayant coûté la vie à au moins 33 civils près de Raqa, bastion de l'EI en Syrie.
Avec AFP