Les dirigeants européens ont affirmé, samedi, à Rome, leur volonté de se remobiliser, 60 ans après la signature du Traité fondateur de l’Union européenne. Celle-ci est aujourd'hui menacée, notamment par le divorce décidé par le Royaume uni.
Les Européens doivent enterrer leurs querelles et leurs chicaneries s'ils veulent préserver l'Union européenne, ont prévenu, samedi 25 mars, les 27 dirigeants réunis à Rome pour le 60e anniversaire du Traité fondateur du bloc communautaire.
À quatre jours du déclenchement par la Première ministre britannique, Theresa May, de la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'UE, ils ont signé la Déclaration de Rome, par laquelle ils espèrent donner un nouveau souffle à un projet fragilisé par le Brexit et un regain nationaliste et eurosceptique. Dans leur déclaration, les 27 réaffirment que leur "Union est une et indivisible", en réponse explicite au Brexit.
Les difficultés rencontrées pour rédiger ce document de trois pages et les dizaines de milliers de manifestants réunis derrière un imposant cordon de sécurité sont toutefois venus leur rappeler que les obstacles restent nombreux.
Nouveau départ ?
Le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, a déploré que les difficultés économiques de ces dernières années sur le Vieux Continent aient paralysé le projet européen et nourri la montée du nationalisme. Selon lui, la Déclaration de Rome offre un nouveau départ. "L'Union repart", a-t-il déclaré. "Et elle a une vision pour les dix prochaines années."
La chancelière allemande Angela Merkel a reconnu que l'UE devait répondre aux demandes des nouvelles générations pour lesquelles la Seconde Guerre mondiale appartient à l'Histoire. "Nous devrons à l'avenir nous préoccuper en priorité de la question de l'emploi", a-t-elle dit.
La chef du gouvernement allemand a rappelé la nécessité de répondre aux préoccupations des Européens concernant l'économie, la protection sociale, l'immigration et la défense en proposant une "Europe protectrice".
Des Polonais frondeurs et des Britanniques absents
Cet enthousiasme n'était pas partagé par tous, de nombreux dirigeants refusant de poursuivre sur la voie de l'abandon de pans de souveraineté, tandis que d'autres ont, au contraire, plaidé en faveur d'une accélération de l'intégration.
La Pologne a mené la fronde contre l'idée d'une "Europe à plusieurs vitesses" redoutant que les anciens pays communistes d'Europe de l'Est soient "laissés sur le bord du chemin".
Le Royaume-Uni, dont la Première ministre, Theresa May, a décidé de lancer la complexe procédure de séparation d'avec le bloc européen le 29 mars, a été le grand absent de ce sommet.
"C'est elle qui a choisi de ne pas être là. Ce sont les Britanniques qui ont choisi une autre voie mais il faut que l'on reste dans de bonnes relations. La France est très liée au Royaume-Uni", a souligné le président français François Hollande.
Londres devra "payer nécessairement les conséquences" du Brexit, a averti le président français. "Nous ferons en sorte" que le Brexit "ne soit pas au détriment de l'Europe", a-t-il ajouté.
Avec AFP