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La police tire en l'air pour disperser une manifestation

Malgré l'interdiction des autorités, des manifestants se sont rassemblés à Téhéran pour commémorer les émeutes étudiantes du 9 juillet 1999. La police a tiré en l'air pour les disperser, selon des témoins.

Reuters - La police iranienne a tiré des gaz lacrymogènes et des coups de feu en l'air jeudi pour disperser 250 manifestants de l'opposition réunis près de l'université de Téhéran, ont rapporté des témoins. "La police a eu recours à deux reprises aux gaz pour disperser la foule. Il y avait également de nombreux miliciens Bassidji à moto, qui patrouillaient dans le secteur", a dit un témoin, qui a gardé l'anonymat.


Un autre témoin de la scène a déclaré que les forces de sécurité, équipées de haut-parleurs, exhortaient les passants à
quitter les lieux.


"Il y avait environ 250 personnes qui criaient en faveur de (du candidat battu à la présidentielle, Mirhossein) Moussavi
faisaient des signes de victoire. La police les a dispersées", a-t-il ajouté.


Selon des témoignages, la police a arrêté plusieurs manifestants. Ces derniers ont bravé l'interdiction de se rassembler décidée par les autorités en ce jour marquant le dixième anniversaire de la révolte étudiante de 1999.


Le chef de la police iranienne Esmail Ahmadi Moghaddam avait dit mercredi n'avoir reçu aucune demande d'autorisation et prévenu que la police répondrait fermement à tout rassemblement.


Aucun des slogans hostiles aux autorités religieuses qui s'étaient fait entendre pendant les grandes manifestations
contre le résultat contesté de la présidentielle du 12 juin n'ont été lancés jeudi.


Les forces de sécurité quadrillaient le quartier, fermé à la circulation, et plusieurs autres places. "La police n'autorise
même pas les rassemblements de petits groupes", a dit un témoin.


Le mouvement de protestation lancé après l'élection, que les candidats battus ont jugé entachée de fraude, a été violemment réprimé à Téhéran par les forces de sécurité et la milice chiite des Bassidji. Des militants des droits de l'homme estiment que 2.000 personnes arrêtées en marge de ces troubles seraient encore détenues en Iran.


Aucune manifestation notable n'avait été signalée récemment dans la capitale, théâtre dans les jours ayant suivi la
présidentielle du plus important mouvement de contestation depuis la révolution islamique de 1979.