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Un jeune homme lourdement armé blesse au moins huit personnes dans un lycée de Grasse

Un jeune homme de 17 ans, visiblement fasciné par les tueries de masse, a ouvert le feu, jeudi, dans son lycée des Alpes-Maritime, faisant au moins huit blessés. Il a été interpellé quelques instants après, et la piste terroriste écartée.

Un lycéen lourdement armé a ouvert le feu, jeudi 16 mars, dans son lycée des Alpes-Maritimes, dans le sud de la France, et blessé huit personnes, dont le proviseur, avant d'être arrêté, a déclaré le ministère de l'Intérieur. Parmi les blessés, trois l'ont été par des plombs. Il a été interpellé quelques instants après cette fusillade.

Arrivée sur place, la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem a évoqué "l'acte fou d'un jeune homme fragile et fasciné par les armes", écartant la piste terroriste. "Le proviseur s'est précipité" vers l'agresseur lorsqu'il a sorti son arme "pour tenter de le raisonner", a-t-elle précisé, qualifiant cette action d'"héroïque". "Nous sommes passés à côté du pire", a-t-elle ajouté.

"Aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste"

Les motivations de l'auteur de la fusillade "semblent liées aux mauvaises relations qu'il entretiendrait avec d'autres élèves" de l'établissement, a indiqué, de son côté, la procureure de Grasse, Fabienne Atzori.

"Aucun élément, aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste", a-t-elle souligné lors d'une conférence de presse, précisant que le jeune homme n'avait opposé "aucune résistance" lors de son arrestation. Il a été placé en garde à vue pour "tentatives d'assassinats".

L'alerte attentat avait été déclenchée à la suite de cette fusillade. La protection civile des Alpes-Maritimes avait ainsi recommandé aux habitants de la ville de rester chez eux.

L'individu, âgé de 17 ans, "était armé d'un fusil, d'un pistolet, d'un revolver et de deux grenades", a précisé le ministère de l'Intérieur à Reuters. On ignore cependant si toutes ces armes étaient opérationnelles et où le jeune homme aurait pu se les procurer.

"Vers 12h40, j'étais assis en train de finir de manger, témoigne à Nice-Matin un élève au lycée Tocqueville. J'ai entendu une grosse détonation puis deux autres. Je me suis tourné et j'ai vu quelqu'un dans la cour avec un fusil à pompe en train de tirer. Il tirait à travers les fenêtres des salles de classes qui donnent sur la cour. Quand j'ai vu ça, je suis parti en courant."

Selon des informations du Figaro, les forces de l'ordre ont désamorcé un engin explosif composé avec de la poudre noire qui avait été laissé dans l'établissement. L'accès au lycée était complètement verrouillé en milieu d'après-midi, la presse était maintenue à distance, à un rond-point situé à plusieurs centaines de mètres de l'établissement, en contrebas dans cette ville au relief très marqué. Un hélicoptère survolait régulièrement la zone.

Des vidéos de tueries de masse à l'américaine

Le suspect, Killian B., était jusqu'alors inconnu des services de police. "Selon les premières investigations, il avait consulté des vidéos de tueries de masse à l'américaine", a fait savoir un porte-parole du ministère de l'Intérieur. Selon plusieurs médias, le jeune homme semble fasciné par le massacre de Columbine.

Un jeune homme lourdement armé blesse au moins huit personnes dans un lycée de Grasse

"Ce qu'on sait de lui, c'est qu'il a presque 17 ans, rapporte à France 24 Hélène Maman, journaliste à France 3-Nice. C'est un élève solitaire, scolarisé en 1re L, selon certains de ses camarades. On le voit en consultant son compte Facebook, le jeune garçon est fasciné par les armes et la satanisme. Il semblerait qu'il en voulait précisément à certains élèves."

Dans un premier temps, il a été fait mention d'un deuxième lycéen en fuite. Mais cette information n'a pas été confirmée.

Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a écourté un déplacement en province pour évoquer jeudi après-midi cette fusillade et l'explosion d'une lettre piégée au siège parisien du FMI avec le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux. La ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, se rend sur place.

En déplacement en Corrèze, le président François Hollande a évoqué la fusillade. "L'enquête est en cours, mais nous restons extrêmement vigilant. Cela me conduit à justifier l'état d'urgence. Ce n'est pas un état permanent, mais cela nous permet de faire certaines procédures. Il durera jusqu'au 15 juillet", a-t-il affirmé après les déclarations du ministre de l'Intérieur qui avait émis l'hypothèse d'une possible fin de l'état d'urgence.

Avec Reuters et AFP