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Présidentielle française : Fillon présente un programme remanié à la marge

François Fillon a présenté lundi son projet. S'il est élu, il a promis que ses ministres seraient écartés du gouvernement si leurs "objectifs" n'étaient pas atteints et a affirmé qu'il ne briguerait qu'un seul mandat.

Le programme, rien que le programme. François Fillon mise sur la défense de son projet pour relancer sa campagne, même si les affaires, entre sa convocation mercredi 15 mars chez les juges d'instruction et les révélation du JDD sur ses costumes de luxe, continuent de détourner l'attention.

Le candidat Les Républicains à l'élection présidentielle vient ainsi d'enchaîner plusieurs interventions médiatiques : d'abord une interview dans Les Échos dimanche, puis la matinale d'Europe 1, lundi 13 mars, et enfin une conférence de presse le même jour à son QG de campagne.

Le vainqueur de la primaire de la droite, qui assure ne pas édulcorer ses propositions malgré les critiques, a notamment distillé quelques retouches programmatiques visant à adoucir l'ensemble : baisse des charges bénéficiant "davantage aux petits salaires", taux intermédiaire de TVA finalement inchangé et augmentation des petites retraites.

François Fillon tient à faire oublier l'idée selon laquelle il proposerait aux Français du sang et des larmes. "Je ne demande pas non plus des efforts aux Français, a-t-il dit lors de sa conférence de presse lundi matin. Je leur propose de renouer avec la prospérité."

Le candidat a par ailleurs réitéré son engagement de former un gouvernement paritaire de 15 ministres qui, a-t-il expliqué, seront congédiés s'ils n'atteignent pas les "objectifs" qui leur seront assignés, assumant s'inspirer des techniques managériales qui ont fait la preuve de leur efficacité "dans le monde entier".

Fillon accuse les journalistes de "chasse à l'homme"

François Fillon a également promis un "code de bonne conduite" pour prévenir les conflits d'intérêts au gouvernement et la publication "obligatoire" des liens de parenté entre les parlementaires et leurs collaborateurs, alors qu'il est empêtré depuis plusieurs semaines dans les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires.

"J'ai toujours dit que personnellement, j'étais dans l'esprit de ne me présenter qu'à un seul mandat, parce que je voulais jeter toutes les forces dans la bataille, permettre le redressement national, et je réitère devant vous cet engagement", a par ailleurs déclaré François Fillon.

Mais c'est avant tout sur de nouvelles révélations de la presse qu'il a dû se justifier dès le début de la matinée, se disant sur Europe 1 victime d'une "chasse à l'homme" et de "dizaines de journalistes" qui "fouillent dans [ses] poubelles".

Le JDD du 12 mars affirme qu'un mécène a signé le 20 février un chèque de 13 000 euros pour le règlement de deux costumes achetés chez Arnys, un tailleur parisien des quartiers chics. "C'est ma vie privée, ça ne regarde personne ! J'ai parfaitement le droit de me faire offrir un costume par un ami", a-t-il rétorqué.

"Tout ça n'a rien à voir" avec la politique, a-t-il assuré alors que des députés socialistes se sont tournés vers le déontologue de l'Assemblée. "On a quand même encore le droit de recevoir des cadeaux dans cette société", a insisté, excédé, le candidat de la droite.

Selon le JDD, s'ajoutent à cette facture près de 35 500 euros "réglés en liquide" pour de précédents achats au profit de François Fillon chez ce tailleur, pour un montant de près de 48 500 euros au total depuis 2012. "Ça n'est pas exact", a affirmé lundi l'ancien Premier ministre.

Avec AFP