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Deux missiles américains tirés sur les zones tribales du Waziristan (nord-ouest) ont causé la mort d'au moins 33 combattants islamistes, selon des responsables des forces de sécurité. C'est la troisième frappe de ce type en deux jours.

AFP - Deux salves de missiles américains ont tué mercredi 33 combattants islamistes, frappant les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda dans leurs repaires des zones tribales du nord-ouest du Pakistan, ont indiqué des responsables des forces de sécurité.

Ces frappes, pour la troisième fois en deux jours --après 16 morts dans les mêmes circonstances mardi-- visent Baïtullah Mehsud, le chef du Mouvement des Talibans du Pakistan (Tehrik-e-taliban Pakistan, TTP), qui est supposé se cacher dans le district tribal du Waziristan du Sud, frontalier de l'Afghanistan.

Dans la soirée, "au moins 25 combattants islamistes ont été tués par la frappe de missiles", a indiqué à l'AFP un membre des forces de sécurité, tandis que l'un de ses collègues prévenait que "le bilan pourrait grimper".

Les missiles, apparemment tirés depuis un avion sans pilote (drone), ont touché un convoi de véhicules transportant des talibans pakistanais dans le Waziristan du Sud.

A l'aube, six missiles américains avaient déjà éliminé huit combattants islamistes en touchant une cache de ces talibans pakistanais dans le Waziristan du Sud.

Dans ces zone tribales, une cinquantaine de tirs de drones ont tué quelque 500 personnes depuis août 2008, selon un décompte établi par les forces de sécurité locales.

Les Etats-Unis, dont le Pakistan est un allié dans leur guerre contre le terrorisme, ne confirment pas ces tirs de missiles, mais seules la CIA et l'armée américaine, déployée de l'autre côté de la frontière, en Afghanistan, possèdent de tels appareils dans la région.

Au terme des actions aériennes du jour, il était impossible de savoir si des dirigeants importants, dont Baïtullah Mehsud, avaient été tués ou blessés. Les Etats-Unis ont offert une récompense de cinq millions de dollars pour la capture du chef taliban pakistanais, mort ou vif, tandis qu'Islamabad a promis 615.000 dollars.

L'homme, qui a fait allégeance au réseau d'Oussama Ben Laden, est accusé d'être derrière la plupart des attentats-suicide qui ensanglantent le Pakistan depuis juillet 2007 (2.000 morts).

Dernière attaque en date, une bombe a explosé à Peshawar, la mégapole du nord-ouest, tuant une personne et en blessant cinq autres, dont trois policiers. Peshawar a été meurtrie par des attentats ces dernières semaines, apparemment en représailles à l'offensive de l'armée pakistanaise contre les talibans dans le nord-ouest, avec le soutien américain.

Ce nord-ouest est secoué depuis plusieurs années par la rébellion des talibans pakistanais, notamment dans les zones tribales semi-autonomes frontalières de l'Afghanistan: elles sont tout à la fois leurs fiefs, ceux de combattants arabes d'Al Qaïda et une base arrière des talibans afghans.

L'armée, qui bombarde régulièrement les zones tribales, a déclenché fin avril une offensive dans la région voisine de Swat, sous la pression des Etats-Unis, inquiets de voir les talibans y progresser et se rapprocher de la capitale Islamabad.

Elle se dit dans la "dernière phase" de cette opération et a assuré que le commandant des talibans dans la vallée de Swat, le maulana Fazlullah, avait été "blessé" lundi dans une frappe aérienne.