L’aventure de quatre commerçantes, du Sénégal au Nigeria, un périple de sept jours pour traverser cinq pays africains. Avec 'Frontières', Apolline Traoré a conquis le public et les jurys du Fespaco 2017. Et repart avec deux prix spéciaux.
L’aventure périlleuse de quatre femmes commerçantes du Sénégal au Nigeria, un périple de sept jours pour traverser cinq pays africains (Sénégal, Mali, Bénin, Burkina Faso et Nigeria). 'Frontières', d'Apolline Traoré, c’est un récit tragi-comique sur l’entrave à la libre circulation des biens et des personnes. À Ouagadougou, la réalisatrice burkinabé a conquis le public et les jurys avec son film. Elle repart du 25e Fespaco (Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou) avec deux prix spéciaux. Le premier : le prix spécial Cédéao de l’intégration pour le meilleur film ouest-africain. Le deuxième : le prix spécial Félix Houphouët Boigny.
Une Sénégalaise, chargée par son association de faire commerce, entreprend de se rendre en autobus à Lagos au Nigéria. Un voyage simple qui va s’avérer rempli de péripéties. Elle rencontre trois autres femmes, une Ivoirienne, une Burkinabé et une Nigériane. Ensemble elles vont entamer un voyage périlleux. La traversée de la zone de la Cedeao [La Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest, une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée en 1975, ndlr] censée être libre de circulation pour les personnes et les biens. Voyage périlleux, parce que se sont des femmes.
Un voyage où les frontières entre les femmes n’ont plus cours. La solidarité féminine s’impose. Plus forte que jamais. Servi par un quatuor d’actrices extraordinaires, ce road movie vous propose un voyage au cœur des réalités du continent. Les trafics en tous genres aux frontières des pays concernés. Des territoires où les femmes sont vulnérables, la proie de tous prédateurs, de vol, d’extorsion, de viol et de meurtre. Rien n’est épargné à la caméra.
"L’Afrique telle qu’en elle-même"
L’occasion de montrer plusieurs visages réunis de l’Afrique. Dans un mélange harmonieux et chaotique à la fois. Apolline Traoré ne manque pas de restituer à l’écran la diversité des cultures. Ces rencontres ne sont pas fortuites, elles sont réelles dans la vie. Au passage, les douaniers, sous-payés et corrompus, en prennent pour leur grade. C’est l’Afrique de la débrouille, du système D, de la récupération, de la transformation, de la roublardise, mais aussi celui de la solidarité même, dans la vilénie et le drame. Une Afrique contrastée. Une Afrique telle qu’elle est.