On commence cette revue de presse internationale avec les révélations de Wikileaks, qui publie 9000 documents confidentiels de CIA, sur les outils utilisés par l’agence de renseignement américaine.

The Guardian annonce une «énorme fuite», qui livrerait des détails inédits sur la façon dont la CIA espionne ses cibles, notamment via les smartphones et les ordinateurs. D’après Wikileaks, l’agence aurait la capacité d’exploiter des failles encore non documentées, ce qui lui permettrait de s'immiscer dans l'ensemble des objets utilisant les systèmes d'exploitation IOS ou Android et de passer outre le chiffrement d'applications telles que WhatsApp, Telegram ou même Signal, puisque la CIA serait en mesure d’intercepter les messages avant même qu'ils soient chiffrés. Toujours selon l’organisation de Julian Assange, l’agence américaine s'appuierait sur le consulat américain de Francfort, qui servirait de base opérationnelle pour des hackers opérant en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Au total, la CIA emploierait près de 5000 hackers, qui auraient à leur disposition plus d’un millier de cyber-armes, telles que des chevaux de Troie, des virus et autres logiciels permettant de contrôler à distance un appareil électronique.

La CIA refuse de commenter ces révélations, qui troublent beaucoup la presse américaine. «A quel point nos smartphones sont-ils vulnérables?», s’interroge The New York Times, qui s’inquiète de ce qu’au contraire des armes nucléaires, qui peuvent être gardées et protégées, les cyber-armes soient «juste des programmes informatiques qui peuvent être piratés comme n’importe quels autres», rapidement et pour un coût marginal. The Washington Post, quant à lui, estime que ces révélations risquent de poser de sérieuses difficultés à Donald Trump, dont les relations avec les services de renseignement se sont envenimées depuis leurs révélations sur les liens présumés entre son équipe de campagne et la Russie. Donald Trump, rappelle aussi le journal, qui chantait les louanges de Wikileaks avant d’entrer à la Maison-Blanche – où son porte-parole évoque désormais «les menaces sérieuses pour la sécurité nationale» que pourraient constituer les révélations du site d’Assange.

Au Soudan du Sud, 100 000 personnes pourraient mourir de faim dans les prochaines semaines, selon l’ONU, qui appelle la communauté internationale à se mobiliser massivement. «La famine frappe à nouveau l’Afrique», annonce La Croix, qui rapporte que l’état de famine a été déclaré dans le pays, tandis que le Nigeria et la Somalie, mais aussi le Yémen, sont aussi menacés, soit plus de 20 millions de personnes. Le journal rappelle que les causes de la famine sont avant tout humaines et politiques,  toutes les régions souffrant le plus de la faim étant en effet d’abord des zones de guerre civile – notamment au Soudan du Sud, où les partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar, de la communauté se livrent une lutte sans merci pour le pouvoir. «L’État de l’Unité, où vivent 100 000 personnes et où la famine s’est installée, serait l’un des théâtres les plus violents de cette opposition», d’après La Croix, qui précise que la région a «le double malheur d’être celle dont Riek Machar est originaire et celle où l’on trouve d’importants champs pétrolifères».

A la Une également, la Journée internationale des droits des femmes. «Nous devrions tous être féministes», écrit Le Soir, dont l’éditorialiste fait part ce matin de sa «honte», sa «honte d’avoir oublié le désespoir des femmes privées de droits  intimes par des régimes qui misent sur la force de leur pouvoir pour imposer l’étroitesse de leurs convictions conservatrices et dicter, notamment les droits à la grossesse», le droit à l’avortement; sa «honte d’avoir rangé le féminisme au rayon du ringard, quand l’actualité rappelle soudain qu’entre les mères de la place de Mai en Argentine des années 70, les suffragettes, les (350) Belges qui demandent aujourd’hui dans un Manifeste la sortie de l’avortement du code pénal, et les femmes espagnoles de 2013, polonaises de 2016, américaines de 2017, il y a une filiation magnifique et salvatrice car, porteuse d’espoir et de démocratie, par les temps obscurs qui nous menacent».

Voilà pour la version combative. Pour la version kitchissime, jetez un coup d’oeil China Daily, qui souhaite à ses lectrices une heureuse journée, avec plein de cœurs et de larmichettes. Pour la version Donald Trump, voyez le dessin de Tom Toles pour The Washington Post. La journée des droits de femmes a été transformée en «Journée sans la femme». La statue de la liberté a disparu de son piédestal.

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