
Le Parlement hongrois a adopté, mardi, une loi qui réintroduit la détention systématique de tous les migrants entrés dans le pays. L'ONU a dénoncé une loi qui "viole les obligations de la Hongrie vis-à-vis des lois internationales et européennes".
Le Parlement hongrois a adopté, mardi 7 mars, à une large majorité, la réintroduction de la mise en détention systématique de tous les migrants entrés dans le pays, une mesure supprimée en 2013 sous la pression de l'UE et du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).
La nouvelle loi, adoptée par 138 voix contre 6 et 22 abstentions, prévoit que les migrants seront placés dans des "zones de transit" aux frontières serbe et croate, où ils seront détenus dans l'attente d'une décision définitive concernant leur demande d'asile. Cette mesure s'appliquera tant aux nouveaux venus qu'aux demandeurs d'asile déjà hébergés dans le pays, au nombre de 586 en février.
Il s'agit d'une petite victoire pour le Premier ministre nationaliste, Victor Orban, dont un projet d'amendement constitutionnel visant à interdire le plan européen de répartition des migrants avait été rejeté de justesse par le Parlement le 8 novembre.
L'ONU a fermement condamné l'adoption de cette loi, qui "viole les obligations de la Hongrie vis-à-vis des lois internationales et de l'Union Européenne et va avoir un impact physique et psychologique terrible sur des femmes, des enfants et des hommes qui ont déjà beaucoup souffert", a souligné la porte-parole du HCR, Cécile Pouilly. "Des alternatives à la détention doivent toujours être d'abord prises en considération, au risque sinon de rendre la détention arbitraire."

Deux barrières à la frontière
En 2015, la Hongrie a subi une forte pression migratoire, en tant que principal point d'entrée pour des centaines de milliers de personnes cherchant à rejoindre des pays plus à l'ouest comme l'Allemagne. Le pays a alors érigé une barrière barbelée le long de sa frontière, ce qui a contribué à tarir le flot de migrants. Une seconde barrière est en construction pour renforcer le dispositif, a annoncé le gouvernement, le 27 février.
Les arrivées ne se comptent plus aujourd'hui qu'en dizaines, en raison de l'installation de la première clôture, de la conclusion d'un accord entre la Turquie et l'UE pour réduire l'afflux de réfugiés et du durcissement des sanctions en Hongrie contre les immigrants clandestins.
Avec AFP