Les envoyés spéciaux de France 24 à Mossoul sont sous le feu des jihadistes de l'EI. Aux côtés des forces irakiennes, ils suivent les combats pour la reprise d'un pont stratégique, théâtre d'une bataille qui dure depuis plusieurs jours.
Le crépitement des armes à feu et les secousses des explosions ponctuent sans relâche les journées à Mossoul. Les forces de sécurité irakiennes avancent, lundi 6 mars, en direction d'un quartier administratif de la partie ouest de la ville. Ils espèrent pouvoir ouvrir un corridor pour permettre aux civils de s’échapper. La présence de ces civils ralentit l’avancée des troupes et limite les bombardements de la coalition. Les jihadistes de l’organisation État islamique (EI) profitent de ce contexte pour multiplier les attaques.
À l’entrée ouest d’un des ponts sur le Tigre, lundi, les soldats font face aux attaques suicides et aux drones chargés d’explosifs. "Il y a une semaine, le ministère de l’Intérieur irakien annonçait avoir pris ce pont, décrit comme un enjeu stratégique pour la conquête de la vieille ville de Mossoul. En réalité il n’en était rien", commente Matthieu Mabin, l’envoyé spécial de France 24 à Mossoul.
Après de violents combats, le pont, partiellement détruit par des frappes de la coalition, est repris. Sa réparation doit permettre aux forces de sécurité d'opérer la jonction avec les troupes qui se sont emparées de la partie orientale de la deuxième ville d’Irak, dernier grand bastion des extrémistes dans le pays. "La situation tactique encore extrêmement fragile dans le secteur rend tout projet de reconstruction du pont pour le moment impossible. Son intérêt tactique est pourtant vital", continue Matthieu Mabin.