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Renoncera, renoncera pas ? François Fillon brouille les pistes au Trocadéro... sans faire marche arrière

Après la manifestation de soutien à François Fillon organisée dimanche place du Trocadéro à Paris, pas facile de savoir quelle est l'intention du candidat de la droite et du centre à la présidentielle.

Un meeting à ciel ouvert plus qu’une manifestation. Tel était le rassemblement des pro-Fillon qui s’est tenu place du Trocadéro à Paris, ce dimanche 5 mars à partir de 15h. Mais pas facile, au sortir de ce discours d’une demi-heure aux allures de plaidoyer de la dernière chance, de dire quelles sont les intentions du candidat et s’il se pliera au choix de son camp, si d’aventure celui-ci souhaitait le débarquer.

"Vous ne devez pas céder à l'inquiétude ni à la colère"

D’un côté, François Fillon a semblé parfois se placer dans une posture d’humilité, et d’être à l'écoute des critiques. "Je dois écouter cette foule immense qui me pousse vers l'avant mais aussi m'interroger sur ceux qui doutent et qui fuient le navire", a-t-il dit, faisant allusion aux nombreuses défections dans son camp (ils étaient 259 juste avant le début du meeting selon le compteur du journal Libération).

Alors qu’on l’accusait d’avoir jeté de l’huile sur le feu avec cette manifestation, François Fillon a aussi plusieurs fois essayé calmer le jeu. "Vous ne devez pas céder à l'inquiétude ni à la colère", a-t-il intimé. "Vous êtes le peuple qui respecte les institutions", a-t-il aussi dit.

"Ce choix est le vôtre, celui de vos suffrages"

Mais de l’autre côté, il a aussi plusieurs fois écorché son camp, et tenu un discours lourd de sous-entendus à l’attention des ténors de la droite qui cherchent depuis plusieurs semaines à organiser un plan B et à le pousser vers la sortie. Il a ainsi fustigé la "fuite en canard d'un camp vers un autre" et la "désertion sans honte", ou encore "les intérêts de factions et de carrière et les arrière-pensées de tous ordres". "Mon examen de conscience je l'ai fait, il vous revient de faire le vôtre. Laisserez-vous les intérêts du moment l'emporter, vous laisserez-vous dicter par l'écume des choses qu'une part du peuple a remis entre vos mains", a-t-il ajouté.

Pour le candidat LR, le remplacer serait "voler" la primaire à des millions de Français. Il a prévenu ses "amis politiques" que le choix de le débrancher "leur appartient et ne leur appartient pas". "Parce que ce choix est le vôtre, celui de vos suffrages, et à travers eux de vos espérances", a-t-il lancé en s’adressant aux manifestants et à ses soutiens, dans un ultime appel au peuple qui rappelait sa conférence de presse suite à l’annonce de sa mise en examen imminente.

Ira, ira pas ?

Au final, que fera le candidat si d’aventure son parti choisissait de le mettre hors circuit ? Difficile à dire, car François Fillon n’a jamais clairement exprimé qu’il allait se maintenir ou partir. Sur Twitter, les journalistes politiques qui assistaient à la manifestation étaient d’ailleurs très partagés sur l’interprétation à tirer. Pour certains, nulle doute, Fillon se maintient :

Ce n'est pas le discours de quelqu'un qui s'apprête à renoncer #FillonTrocadero

— Carl Meeus (@CarlMeeus) 5 mars 2017

Fillon n'est pas prêt à abandonner... et met la pression sur les responsables de la droite et du centre #juppé #udi #FillonTrocadero pic.twitter.com/rJLQOkkYYR

— Philippe Mathon (@pmathon) 5 mars 2017

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Pour d’autres, c’est plus flou :

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Donc #fillon laisse ses amis #Sarkozy et #juppe Larcher et Accoyer prendre leurs responsabilités au comité politique #LR demain

— Carole Barjon (@CaroleBarjon) 5 mars 2017

Une réunion du comité politique a été convoquée pour lundi 18 h par Bernard Accoyer, secrétaire général du parti, et Gérard Larcher, président du comité politique, tous deux très proches de l’ancien Premier ministre. Peut-être entendent-ils encore convaincre François FIllon de renoncer. Mais le candidat a été on ne peut plus clair dimanche soir sur le plateau du 20 heures de France 2 : "Personne ne peut aujourd'hui m'empêcher d'être candidat."

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