Les forces irakiennes ont pris position à portée de tir du gouvernorat de Mossoul, l'un de leurs principaux objectifs dans la reconquête de la partie occidentale de la ville, toujours aux mains de l'organisation État islamique.
Les forces de sécurité irakiennes s'approchent du principal complexe gouvernemental dans l'ouest de Mossoul, dernier grand bastion du groupe État islamique (EI) en Irak. "Le conseil provincial et le siège du gouvernorat sont à portée de tir", a déclaré, mardi 28 février, un porte-parole des unités du ministère de l'Intérieur. Au-delà de sa dimension symbolique, la prise du bâtiment offrirait aux forces gouvernementales une position de choix pour la reconquête de la vieille ville.
La veille, l’armée irakienne avait annoncé avoir atteint un pont détruit sur le fleuve Tigre, au sud de la ville. Mais selon notre envoyé spécial Matthieu Mabin, il est encore trop tôt pour l’affirmer.
"Nous nous sommes approchés de ce fameux pont, qui a été présenté comme une victoire tactique majeure par les états-majors irakiens ces derniers jours. Nous avons constaté que le pont n’est pas réellement tenu", décrit le journaliste de France 24. "L’accès Est est tenu depuis plusieurs semaines maintenant, mais l'accès Ouest du pont n'est toujours pas aux mains de l’armée irakienne. Les combattants de l’organisation État islamique sont à 50/100 mètres et en empêchent l’accès."
Des milliers de déplacés
Depuis le 19 février et le lancement de l'opération pour reconquérir l'ouest de Mossoul, les troupes irakiennes ont avancé relativement rapidement à partir du sud-ouest en reprenant l'aéroport désaffecté et une base adjacente, avant d'entrer dans la ville. Elles sont désormais déployées dans les quartiers de Jawsaq et de Al-Maamun, repris en grande partie aux jihadistes, et ne sont plus qu'à 2 km de la vieille ville de Mossoul, dans laquelle se trouve la mosquée où le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait proclamé le "califat" en 2014. Mais la résistance des jihadistes se renforce à l'approche des quartiers densément peuplés du centre.
Ces derniers jours, quelques centaines de civils ont fui au fur et à mesure de la progression des troupes irakiennes pour se réfugier à l'extérieur de la ville ou dans les zones déjà reprises de l'Est. Au moins 16 000 personnes auraient été déplacées de la deuxième ville d'Irak depuis que le début de l'offensive pour Mossoul-Ouest, selon le ministère des Déplacés et des Migrations.
Avec Reuters et AFP