Dmitri Medvedev et Barack Obama sont parvenus à un accord sur le désarmement nucléaire. Par ailleurs, les États-Unis pourront désormais acheminer leurs troupes en Afghanistan via l'espace aérien russe, à raison de 4 500 vols par an.
"Remettre les compteurs à zéro" avec la Russie. Telle est l'ambition affichée par Barack Obama au premier jour de sa visite à Moscou, qui a vu la signature d’un important accord préalable sur le désarmement nucléaire. Le président américain et son homologue russe Dmitri Medvedev ont en effet paraphé, comme prévu, un accord-cadre prévoyant la réduction de leurs arsenaux stratégiques respectifs. Ils ont convenu d'abaisser d’un tiers le nombre de têtes nucléaires et celui des vecteurs nucléaires de chacun des deux pays. Ces réductions doivent intervenir "dans les sept ans suivant l'entrée en vigueur de l'accord", ont précisé le Kremlin et la Maison Blanche, dans une déclaration commune publiée à l'issue d'entretiens entre Dmitri Medvedev et Barack Obama.
Par ailleurs, la Russie a autorisé l'utilisation de son espace aérien pour le transit de soldats et de matériel militaire américain à destination de l'Afghanistan. Un accord fondamental pour l’administration Obama, qui a fait de la stabilisation de ce pays une priorité. Les Etats-Unis devraient ainsi économiser 133 millions de dollars par an et gagner du temps dans le transport de ses troupes et de son matériel. "Je tiens à remercier le gouvernement russe pour cet accord […], c’est un geste qui montre à quel point la coopération entre les deux pays pourrait être très importante pour régler les problèmes internationaux", a déclaré le président américain à l’issue de la conférence de presse conjointe avec son homologue russe.
En revanche, les divergences demeurent sur plusieurs sujets, notamment sur le projet de bouclier antimissile américain en Europe et sur la question de la Géorgie. Sur ce premier point, le président Obama a toutefois déclaré que les deux pays pourraient parvenir à un accord, jugeant inapproprié de lier les discussions entre le désarmement nucléaire et le projet antimissile américain en Europe. "Il n'y a pas, de notre point de vue, de scénario dans lequel ce système de défense antimissile apporterait une quelconque protection contre un arsenal russe puissant. Dans ce sens, nous n'avons pas jugé approprié de lier les discussions", a dit Barack Obama. Sur le dossier géorgien, le président américain a insisté sur la nécessité de respecter "la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie". La Russie avait reconnu en août 2008 l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.