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La fronde parlementaire anti-Fillon fait "pshitt !"

Alors qu’une vingtaine de députés étaient décidés, mardi, à le contraindre à convoquer un bureau politique, François Fillon a réaffirmé qu’il ne reviendrait pas sur sa décision et a finalement reçu le soutien "unanime" des députés LR.

Comme dirait Jacques Chirac, voilà une affaire qui fait "pshitt !". Attendu par une vingtaine de députés Les Républicains (LR) qui réclamaient la tenue d’un bureau politique du parti pour décider du sort de sa candidature à l’élection présidentielle, François Fillon a martelé, mardi 14 février, son désir d’aller jusqu’au bout et est reparti de l’Assemblée nationale avec "le soutien unanime" des députés LR.

Le groupe politique des députés LR "est totalement rassemblé derrière François Fillon", a assuré de son côté Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine et porte-parole du candidat à l’élection présidentielle, après une réunion qui a duré plus d’une heure et demie.

Selon lui, certaines voix ont effectivement exprimé des difficultés sur le terrain, mais il y a "aujourd’hui un groupe de parlementaires qui est derrière son candidat". "Personne dans notre famille politique ne souhaite autre chose qu’une alternance", a-t-il affirmé, insistant sur le "soutien unanime" des députés.

Les députés de Seine-et-Marne Christian Jacob et des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer ont eux aussi répété en boucle les mêmes éléments de langage. Le message était clair : circulez, tout va bien, Les Républicains vont de l’avant.

Georges Fenech retire sa demande de convocation du bureau politique

Les velléités de fronde de la vingtaine de députés emmenée par le député du Rhône Georges Fenech ont donc rapidement été douchées par François Fillon. Le député sarkozyste a exprimé ses inquiétudes, faisant part des difficultés à faire campagne sur le terrain.

Mais reconnaissant qu’il était peu suivi et qu’il n’y avait, comme une semaine auparavant, toujours pas de plan B, Georges Fenech a fini par retirer sa demande de convocation du bureau politique et s’est fait discret en sortie de réunion, évitant soigneusement les médias.

Selon plusieurs participants, François Fillon était arrivé à la réunion déterminé à éteindre ce nouveau début d'incendie. "Honnêtement, ça serait peut-être plus facile pour moi personnellement et ma famille de ne pas être dans cette compétition aujourd'hui. Cette décision, je l'ai prise, je ne reviendrai pas dessus", a-t-il ainsi lancé aux députés.

"Je suis harcelé par la presse nationale. J'ai le harcèlement judiciaire. Je ne voudrais pas avoir en plus le harcèlement parlementaire parce que ça va commencer à devenir difficile", a-t-il ajouté.

"Vous n’avez pas honte ?"

Il n’y avait finalement que le député de Paris Pierre Lellouche, qui ne faisait pourtant pas partie des parlementaires réunis lundi soir par Georges Fenech, pour oser venir exprimer devant les journalistes une certaine amertume quant à la tournure des événements.

"J’ai le devoir comme député de remonter ce que j’entends : la partie des Français qui nous soutiennent et nous disent de tenir bon, car ils existent, mais aussi tous ceux qui nous critiquent et nous interpellent. Quand on nous demande ‘vous n’avez pas honte ?’, c’est très ennuyeux quand même", a reconnu l’ancien secrétaire d’État aux Affaires européennes.

François Fillon, qui doit déjeuner mercredi midi avec l’ancien président Nicolas Sarkozy, répond qu’il reste du temps pour renverser la tendance. Et sans alternative légitime, c’est sans trop de difficultés que le candidat à l’Élysée est reparti de l’Assemblée nationale avec une fronde à nouveau étouffée.