Des policiers se sont rendus au Sénat pour se faire remettre des documents concernant les enfants aînés de François Fillon, qui ont tous deux été rémunérés par leur père entre 2005 et 2007 lorsqu'il était sénateur de la Sarthe.
Des policiers se sont rendus au Sénat, vendredi 3 février, pour se faire remettre des documents concernant les enfants aînés de François Fillon, a appris Reuters de source parlementaire.
Dans un communiqué, la présidence du Sénat a confirmé que Gérard Larcher avait autorisé ce vendredi "la communication des documents dont les services du Sénat disposent". "Cette communication sera assurée par le Secrétaire général de la Questure dans les plus brefs délais", ajoute le texte.
Le parquet national financier (PNF) a demandé aux policiers chargés d'enquêter sur les emplois présumés fictifs de Penelope Fillon d'étendre leurs investigations aux activités de Marie et Charles, qui ont tous deux été rémunérés par leur père au Sénat,
comme François Fillon l'a lui-même révélé sur TF1.
Pas de convocation pour les enfants Fillon
La révélation de leur emploi par leur père au Sénat pour des "missions précises", avait suscité la polémique, François Fillon expliquant les avoir embauchés car ils étaient avocats, alors qu'ils n'avaient pas encore prêté serment à l'époque.
Le Canard Enchaîné accuse la candidat de la droite d'avoir surpayé Marie et Charles quand il était sénateur de la Sarthe entre 2005 et 2007. D'octobre 2005 à décembre 2006, la fille aînée des Fillon a touché 57 084 euros brut, soit environ 3 800 euros brut par mois pendant 15 mois. Son fils Charles a, lui, perçu 26 651 euros brut de janvier à juin 2007, soit 4 846 euros brut par mois. Le "salaire moyen" d'un assistant parlementaire se situe entre 2 200 et 2 600 euros net, d'après les syndicats.
Le procureur financier, Eliane Houlette, a transmis, jeudi, à Gérard Larcher une demande d'information concernant les emplois occupés par Marie et Charles Fillon auprès de François Fillon d'octobre 2005 à juin 2007, ainsi que "la réglementation
relative au statut, aux modalités d'emploi, de gestion et de rémunération de collaborateurs de sénateurs", précise la présidence du Sénat dans un communiqué.
Aucun des deux enfants Fillon n'a toutefois été convoqué par les enquêteurs à ce stade, assurait jeudi à Reuters Me Antonin Lévy, qui défend le candidat de la droite pour la présidentielle.
Toute perquisition au Sénat ou à l'Assemblée nationale doit être autorisée par le président de la chambre concernée. Mardi, des perquisitions ont été menées dans le bureau de l'ancien Premier ministre à l'Assemblée nationale.
Avec AFP et Reuters