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Loi anti-corruption : le gouvernement roumain ne cède pas face aux milliers de manifestants

Au troisième soir de manifestations en Roumanie contre l'assouplissement de la législation anti-corruption, le gouvernement social-démocrate a annoncé, jeudi, qu'il maintiendra le texte dépénalisant certains délits.

Le gouvernement social-démocrate roumain a défendu, jeudi 2 février, un décret d'urgence assouplissant la législation anticorruption, malgré un désaveu massif et une troisième soirée de manifestations dans tout le pays.

"Nous avons pris une décision au sein du gouvernement et nous allons de l'avant", a déclaré le Premier ministre, Sorin Grindeanu, à l'issue d'une réunion de son parti (PSD), ajoutant qu'il n'avait pas l'intention de retirer le texte qui a mis le feu aux poudres, après son adoption nocturne, mardi 31 janvier.

Les adversaires de la révision du Code pénal n'ont pas non plus désarmé. Ils étaient de nouveau des milliers à manifester jeudi soir à travers le pays, même si la foule semblait moins dense que la veille. "Abrogez puis partez", scandaient à Bucarest les manifestants, environ 40 000 selon les médias, rassemblés devant le siège du gouvernement. Ils disent craindre "un retour en arrière" de la lutte contre la corruption, un mal endémique dans le pays.

L'exécutif justifie sa réforme par la nécessité de désengorger les prisons et de mettre en conformité le Code pénal dont une soixantaine d'articles ont été invalidés par la Cour constitutionnelle.

Fissures au sein du gouvernement

Les rangs du PSD, au centre de la vie politique depuis la fin du communisme, ont été particulièrement touchés par les enquêtes du parquet national anticorruption (DNA), très populaire parmi la population.

Des fissures ont commencé à apparaître au sein du gouvernement dont le ministre des Milieux d'affaires, du Commerce et de l'Entrepreneuriat a démissionné jeudi, critiquant "l'erreur" du pouvoir. Les adversaires du décret misent désormais sur une intervention de la Cour constitutionnelle.

Le président de centre droit Klaus Iohannis, en guerre ouverte avec le gouvernement, a annoncé jeudi avoir saisi la haute juridiction. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait fait de même mercredi.

Avec AFP