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#StopChasseàlhomme, le hashtag tout en finesse choisi par l’équipe de François Fillon pour le défendre

La riposte s’organise : au cours d’une réunion mardi soir, l’équipe du candidat LR à la présidentielle a décidé d’un mot d’ordre... qui joue sur la théorie du complot.

Mise en difficulté par les révélations du Canard enchaîné sur la rémunération de ses enfants et de son épouse comme assistants parlementaires, l’équipe de François Fillon a décidé de réagir sur les réseaux sociaux. Et pour cela, rien de tel qu’un hashtag : ce sera #StopChasseàlhomme. Le Point avait dévoilé un autre hashtag, #chassealhomme.

Une expression qui donne l’impression d’une cabale organisée contre le député de Paris et candidat Les Républicains (LR) à la présidentielle.

Peu avant midi ce mercredi matin, la riposte a donc été lancée en ligne. Le compte officiel de campagne de François Fillon et plusieurs de ses soutiens se sont mis à l'utiliser.

« On semble vouloir tuer l'alternance politique dans ce pays. » @GDarmanin #StopChasseàlhomme pic.twitter.com/oYDFxTEcpH

— FILLON 2017 (@Fillon2017_fr) 1 février 2017

#StopchasseàLHomme "il n'y a pas de bonheur sans courage ni de vertu sans combat". Réunion #QG de @FrancoisFillon pour passer a l offensive

— Damien Abad (@damienabad) 1 février 2017

Quelques minutes après la diffusion du hashtag, des centaines de phrases, toutes bâties sur le même modèle, se sont répandues sur la Toile. Par exemple celle-ci : "À travers @FrancoisFillon, les tenants de l'immobilise veulent empêcher l'alternance politique. #StopChasseàLHomme"Pour le journaliste Samuel Laurent, il s'agirait d'un bot. Contacté par Mashable FR, un des membres de l'équipe digitale de François Fillon, Anthony Bressy, affirme qu'il ne s'agit pas de bots mais qu'un mail a été envoyé à tous les militants dans lequel est intégré un bouton pour les tweeter. Ce mail comporte ce message :

"Bonjour à tous,

Notre candidat fait l'objet d'attaques abjectes pour déstabiliser la campagne. Jamais une opération d'une telle ampleur n'a été menée pour essayer d'éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique. Pour dire qu'il est urgent que cesse cette chasse à l'homme, nous lançons le hashtag #StopChasseàLHomme. Il faut faire monter ce hashtag dans les tendances Twitter, merci à chacun de tweeter un maximum de ces messages dès réception du mail et tout au long de la journée."

... suivi de plusieurs phrases accompagnées de boutons, dont celle-ci :

Le mail comporte la même coquille ("immobilise" au lieu "d'immobilisme") que celle constatée par Samuel Laurent. 

Les Français ne sont pas convaincus par ses arguments

Les parlementaires LR doivent se réunir ce mercredi 1er février pour une réunion de crise. Aucun d’entre eux n’a encore officiellement tiré à boulets rouges sur le candidat investi par la droite, mais “la pression monte pour qu'on lui fasse une Copé”, a dit un conseiller, en référence à une réunion au cours de laquelle Jean-François Copé avait été bouté hors de la présidence de l'UMP.

François Fillon a dénoncé une “opération de calomnie très professionnelle”

Certains commencent à se tourner vers Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, ou Gérard Larcher, sénateur des Yvelines. Les noms de domaine Baroin2017.fr, Wauquiez2017.fr, et Bertrand2017.fr. ont été déposés il y a quelques jours, affirment L’Express et Le Parisien.

François Fillon organise la riposte. Il a dénoncé mardi soir une “opération de calomnie très professionnelle” à son encontre. Il s’est par ailleurs affiché avec son épouse en une de Paris Match, à l’image d’un couple soudé sous la tempête :

"36 ans d'amour. Une semaine dans la tourmente." #Fillon pic.twitter.com/Vkj2FEZtch

— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) 1 février 2017

En agglomérant ses revenus d’assistante parlementaire et de conseillère littéraire de la Revue des deux mondes, poste pour lequel elle aurait rédigé deux notes, Penelope Fillon aurait touché plus de 900 000 euros selon Le Canard enchaîné. L’hebdomadaire satirique affirme aussi que François Fillon aurait salarié deux de ses enfants sur son enveloppe de sénateur alors qu’ils étaient encore étudiants, entre 2005 et 2007, soit au total 83 735 euros bruts. François Fillon a toujours nié avoir commis la moindre faute, mais les Français le voient d’un autre œil. 76 % d’entre eux n’ont pas été convaincus par sa défense et ses arguments, selon un sondage Elabe pour BFMTV.

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