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"Quel avenir pour l'Algérie ?"

Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 1er février, la nomination par Donald Trump d’un juge conservateur de 49 ans au 9ème poste vacant de la Cour suprême américaine. L’entrée du conseiller politique Steve Bannon au Conseil de sécurité nationale, sur décision du nouveau président. Et la grogne sociale en Algérie.

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On commence cette revue de presse internationale aux Etats-Unis, où Donald Trump a annoncé hier la nomination du juge conservateur Neil Gorsuch, 49 ans, au neuvième siège vacant de la Cour suprême.
Cette décision très attendue outre-Atlantique est présentée par The Daily Beast comme un gage offert par Donald Trump à la droite religieuse, Neil Gorsuch étant décrit comme un opposant «enthousiaste» à l’avortement et comme un conservateur «sur l’ensemble des sujets chers aux cœurs des évangélistes» - une droite chrétienne qui aurait voté «en se pinçant le nez» pour un président «moralement défectueux» à ses yeux, mais qui n’aurait pas oublié sa dette. «Après avoir pris en otage le siège laissé vacant par Antonin Scalia, il y a bientôt un an, refusant à Barack Obama le droit de nommer son remplaçant, au mépris d’une tradition respectée tout au long de l’histoire américaine, les sénateurs républicains ont choisi un juge très conservateur, au lieu d’un candidat modéré», critique The New York Times, qui rappelle que si Neil Grosuch était confirmé, la Cour suprême compterait de nouveau une majorité de juges désignés par des présidents républicains, comme ce fut le cas pendant près d’un demi-siècle. Une emprise dont le journal prédit qu’elle sera synonyme de «gros problèmes» pour les syndicats du secteur public, la législation environnementale, et l’accès des femmes à la contraception. «Et si l’occasion se présente pour Donald Trump de nommer encore un juge, ce sera pire», prévient le journal. Un avis que ne partage pas The Wall Street Journal, qui soutient que Neil Grosuch est certes un conservateur, mais un conservateur «éclairé», qui saura faire preuve d’indépendance d’esprit et de modération le moment venu.
Plus controversée, encore, la promotion par Donald Trump, de son conseiller Steve Bannon au Conseil de sécurité nationale, qui traite des questions les plus sensibles auxquelles font face les États-Unis. Ce saint des saints de la sécurité américaine, dont font notamment partie le secrétaire d'État, le secrétaire à la Défense, le secrétaire au Trésor, et le secrétaire à la Sécurité intérieure, et dont été exclus le directeur du renseignement national et le chef d'état-major des armées, qui ne seront plus conviés que ponctuellement, indigne The New York Times, inquiet de voir l’ancien patron du site d’extrême-droite Breitbart accéder aux informations les plus confidentielles en matière de sécurité. «En offrant à M. Bannon un rôle officiel dans la prise de décision dans ce domaine, M. Trump a non seulement rompu avec une tradition mais aussi pris le risque de politiser la sécurité nationale, ou du moins donné l’impression de prendre ce risque», prévient le journal, en évoquant «le président Bannon». «Pour Bannon, le jeu ne fait que commencer », met en garde The Washington Post, qui fait part de sa préoccupation de voir au «cœur des décisions prises par le président Trump depuis son entrée à la Maison-Blanche, il y a 11 jours, Steve Bannon, un homme qui cherche à organiser un mouvement populiste global destiné à promouvoir les valeurs judéo-chrétiennes et à combattre l’islam radical».
C’est cette vision politique qui a amené Donald Trump à suspendre les visas des ressortissants de sept pays musulmans. Et là encore, la décision suscite la controverse, comme en témoigne le dessin de Chapatte pour The New York Times, qui la statue de la liberté projetant une ombre qui n’est pas la sienne, mais celle d’un policier armé d’une matraque. Mais la controverse ne reflète pas nécessairement l’état d’esprit dans lequel se trouvent les citoyens américains, comme tendrait à la prouver ce sondage réalisé par Ipsos et Reuters, repris par Slate, qui indique que 48% des personnes interrogées soutiennent cette décision, contre 41%, qui ne la soutiennent pas. Notez également que 10% des personnes interrogées disent ne pas parvenir à se faire une opinion.
En Algérie, la grogne sociale monte depuis plusieurs mois. Cette colère fait l’objet d’un long dossier du journal La Croix, qui se demande quel «avenir» attend les Algériens. «L’économie algérienne, qui repose presque exclusivement sur les hydrocarbures est mise à mal par la baisse durable des prix du pétrole», rappelle le journal, qui rapporte que le pays se trouve «contraint de prendre le virage de la rigueur au risque de provoquer un réel mécontentement social». Un mécontentement que ne peut canaliser une «opposition laminée de longue date dans une Algérie autocratique dirigée par un pouvoir opaque et un président malade, au pouvoir depuis 17 ans», écrit La Croix. «Au début du mois de janvier, raconte le journal, le mot d’ordre de grève générale des commerçants pour protester contre la hausse de 2 % de la TVA a rapidement tourné à  l’émeute dans la ville de Béjaïa, en Kabylie» . Des jeunes désoeuvrés se sont alors attaqués aux forces de l’ordre, pillant ou dégradant les enseignes de grands magasins et des bâtiments publics. Pendant deux jours, les violences ont même gagné deux quartiers périphériques d’Alger.
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