Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 30 janvier, la fusillade qui a fait au moins six morts dans une mosquée de Québec, au Canada. Et la décision très controversée de Donald Trump de suspendre les visas de tous les réfugiés et ressortissants de sept pays musulmans.
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On débute cette revue de presse internationale au Canada, où deux hommes ont tiré sur des fidèles rassemblés pour la prière, hier soir, au Centre culturel islamique de Québec, faisant au moins six morts.
Alors que la police annonce avoir interpellé deux suspects, les autorités expriment leur solidarité envers les victimes. Le chef du gouvernement de la province, Philippe Couillard, a réagi sur Twitter: «Le Québec rejette catégoriquement cette violence barbare. Toute notre solidarité aux proches des victimes, des blessés et à leur famille». Réaction, également, du Premier ministre canadien, qui affirme que «les Canadiens portent le deuil des victimes tuées dans l’attaque lâche contre une mosquée de Québec». Justin Trudeau qui avait posté la veille, samedi, une photo le montrant en train d’accueillir des réfugiés syriens à l’aéroport. Une image datant du mois de décembre, partagée par le Premier ministre pour montrer la volonté du Canada d'accueillir les réfugiés «indépendamment de leur foi», au lendemain de la décision de Donald Trump d’interdire d’entrée tous les réfugiés et les ressortissants de sept pays musulmans aux Etats-Unis. «A ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi», a tweeté Justin Trudeau, ajoutant que «la diversité (faisait la) force» du Canada, sous le hashtag «BienvenueAuCanada».
La décision de Donald Trump suscite également de nombreuses critiques aux Etats-Unis. D’après la chaîne de télévision Fox News, le nouveau président a justifié ses mesures par la nécessité de «protéger et servir» les Etats-Unis – employant là la devise de la police américaine. Un argument reçu cinq sur cinq par le site d’extrême-droite Breitbart, qui propose d’expliquer pour quelles raisons «simples et logiques» Donald Trump a décidé de restreindre l’immigration en provenance du Yémen, d’Iran, d’Irak, de Libye, de Somalie, du Soudan et de Syrie – des raisons qui finiront bien par l’emporter sur «le bruit» et «les réactions hystériques» dont auraient fait état les chaînes d’information américaines, selon le site. Non, assène Breitbart, la décision de Donald Trump n’est pas dirigée contre les musulmans, car elle concerne «tous les ressortissants» de ces pays sans exception, et d’ailleurs l’immense majorité des pays musulmans ne sont pas concernées par ces restrictions. Et son moratoire n’est que temporaire, et légal.
The New York Times, lui, ne voit pas évidemment pas les choses sous le même angle. «L’interdiction de Donald Trump est lâche et dangereuse», répond le journal, qui évoque «la cruauté» du décret présidentiel à l’égard de familles qui «avaient jusque -là toutes les raisons de croire qu’elles pouvaient échapper au carnage et au despotisme pour parvenir à une nation pleine d’espoir». «Les premières victimes de cette politique fanatique, auto-destructrice ont été retenues samedi dans des aéroports américains, quelques heures seulement, après l’entrée en vigueur du décret risiblement intitulé «protéger la nation de l’entrée aux Etats-Unis des terroristes étrangers»», s’indigne le journal. «Des officiers qui ne font qu’obéir aux orders, des enfants désorientés, des parents effrayés: avec l’interdiction vile décidée par Donald Trump, la rivière islamophobe est finalement sortie de son lit», condamne The Guardian, qui montre une statue de la liberté intraitable, entourée de barbelés, disant «halte» aux immigrés.
La presse américaine exprime également ses doutes sur l’efficacité de cette décision, pour lutter contre le terrorisme. D’après The Daily Beast, les restrictions adoptées par l’Administration Trump pourraient porter un coup sévère à la lutte contre le groupe Etat islamique, en provoquant la fureur des alliés musulmans des Etats-Unis. «C’est une insulte envers chacun d’entre nous», aurait notamment réagi un official afghan, estimant que «traiter tout le monde comme des terroristes n’est pas ce qui inspire le soutien et la confiance entre amis». Selon The Washington Post, plusieurs groupes djihadistes auraient d’ailleurs déjà salué la décision du président américain sur les réseaux sociaux, déclarant que celle-ci «confirmait leur théorie selon laquelle les Etats-Unis seraient en guerre contre l’islam», certains annonçant déjà que la décision américaine amènera les musulmans américains à «prendre le parti des extrémistes», d’autres qualifiant Donald Trump de «meilleur produit d’appel» en faveur de l’islam. Une thèse qu’on retrouve peu ou prou sous une forme parodique, avec The Onion. Le site satirique américain annonce que le FBI «a découvert que le complot d’Al Qaida consistait tout simplement à s’asseoir tranquillement pour assister au spectacle de l’effondrement des Etats-Unis».
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