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Meurtre de Mehdi Kessaci : "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, affirme son frère
Le militant écologiste Amine Kessaci publie mercredi une tribune dans le journal Le Monde six jours après l'assassinat de son frère Mehdi à Marseille. "Je ne me tairai pas" face au narcotrafic, affirme-t-il, implorant l'État de "prendre la mesure de ce qu'il se passe" et "d'agir" contre les trafiquants mais aussi en investissant dans les quartiers populaires.
Amine Kessaci, à Marseille, dans le sud-est de la France, le 27 mai 2024. © Nicolas Tucat, AFP

"Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, affirme, mercredi 19 novembre, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi dernier à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", écrit également le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d'avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", déclare encore Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d'annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l'œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", ajoute-t-il.

"Nous comptons nos morts, mais que fait l'État ?"

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, souligne par ailleurs le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang ? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'interroge-t-il.

"Face à un tel ennemi, l'État doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", prévient-il encore.

"Il est temps d'agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l'échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l'État ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi 13 novembre à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.

Avec AFP