Le nouveau président américain a signé, vendredi, un décret qui suspend l'admission aux États-Unis de réfugiés venant de pays à majorité musulmane. Sept pays sont concernés : Syrie, Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan et Yémen.
Donald Trump a signé, vendredi 27 janvier, un décret suspendant pendant quatre mois le programme d'admission de réfugiés aux États-Unis et interdisant temporairement l'accès au territoire américain pour des visiteurs venant de Syrie et de six autres pays à majorité musulmane.
Le président américain a estimé que ces mesures, dénoncées par des associations de droits civiques, aideraient à protéger la population américaine d'attaques terroristes.
Les six autres pays concernés par l'interdiction temporaire, qui sera en vigueur pendant 90 jours, de venir aux États-Unis sont l'Iran, l'Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, a précisé la Maison Blanche
"Je mets en place de nouvelles mesures de contrôle pour maintenir les terroristes islamiques radicaux hors des États-Unis d'Amérique", a déclaré Donald Trump lors d'une cérémonie au Pentagone. "Nous ne voulons laisser entrer dans notre pays que ceux qui soutiendront notre pays et aiment profondément notre peuple", a ajouté le milliardaire new-yorkais.
"Chaos"
Les associations de droits civils ont condamné ces mesures comme étant discriminatoires, ajoutant qu'elles cantonnaient des réfugiés dans des endroits dangereux pour eux et qu'elles entacheraient la réputation des États-Unis comme étant un pays d'immigration.
L'impact des mesures est immédiat, créant le "chaos" pour des Arabo-Américains dont des membres de famille étaient en route pour une visite aux États-Unis, a déclaré Abed A. Ayoub, directeur juridique du Comité arabo-américain contre les discriminations.
Ce dernier ajoute que le décret peut affecter des voyageurs détenteurs de la carte verte, des étudiants ou encore des personnes venant aux États-Unis pour des raisons médicales. Le décret touche également des réfugiés et leurs familles, a déclaré de son côté Jen Smyers, de la Church World Service, un groupe de confession protestante qui travaille avec des migrants.
Il a ainsi évoqué le cas d'une mère irakienne dont les filles jumelles étaient restées en Irak en raison d'un retard dans les procédures. "Ces deux filles de 18 ans ne pourront rejoindre leur mère aux États-Unis".
Anticonstitutionnel ?
Les mesures annoncées vendredi figuraient en bonne place dans la campagne électorale de Donald Trump, qui avait un temps évoqué d'interdiction de l'accès aux États-Unis à tous les musulmans.
La guerre civile en Syrie et les violences en Irak, deux pays où le groupe terroriste État islamique a conquis des territoires entiers, ont provoqué un afflux de réfugiés dans le monde et notamment en Europe.
S'agissant de la seule Syrie, la suspension du programme d'accueil des réfugiés restera en vigueur jusqu'à nouvel ordre, Donald Trump ajoutant toutefois qu'une priorité sera accordée aux minorités religieuses, ce qui favorisera les chrétiens de Syrie.
Stephen Legomsky, ancien conseiller juridique des services d'immigration et de la citoyenneté américaine au sein de l'administration Obama, a déclaré que cette priorité accordée aux chrétiens pouvait être inconstitutionnelle.
Des Irakiens qui estiment que leur vie peut être en danger parce qu'ils ont travaillé avec le gouvernement américain en Irak redoutent de voir disparaître leurs chances de trouver refuge aux États-Unis.
Avec Reuters