Après le succès de la liste Europe-Ecologie aux élections européennes en France, sa figure de proue, Daniel Cohn-Bendit, veut transformer l'essai aux régionales, en mars 2010. Il entend "concurrencer" le PS et l'UMP lors du scrutin.
AFP - Un mois après son succès aux européennes, Daniel Cohn-Bendit a lancé samedi Europe-Ecologie dans la course aux régionales de mars 2010, assurant que le rassemblement écologiste devrait "concurrencer" le PS et l'UMP pour gagner des présidences de région.
"Dans certaines régions, nous pouvons peut-être avoir la prétention de gagner la présidence" d'exécutifs, a-t-il déclaré à la fête "Ecology-Day" à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) devant 600 personnes.
"Il faut que nous ayons comme têtes de liste des personnalités qui, de par leur standing, leur personnalité, leur savoir-faire, signalent à tous les électeurs de la région que nous concurrencerons les sociaux-démocrates, les socialistes et l'UMP pour la présidence de la région, et pas simplement pour être le partenaire second d'une des forces politiques en présence", a lancé le co-président des Verts au Parlement européen, très applaudi.
Le député-maire de Bègles (Gironde) Noël Mamère pourrait ainsi mener la liste "écolo" en Aquitaine, dit-on chez les Verts qui comptent 168 conseillers régionaux dans les 22 régions (20 dirigées par le PS).
Il est "évident que dans la plupart des régions, nous ferons des alliances avec le PS" au second tour, a ajouté M. Cohn-Bendit, répondant "non" à des listes communes au premier tour au "brave" porte-parole socialiste Benoît Hamon.
"Ne faites pas d'alliances prématurées de premier tour avec le PS", a-t-il martelé alors qu'Europe-Ecologie (16,28%) a pratiquement fait jeu égal avec les socialistes (16,48%) aux européennes.
Appelant les écologistes du PS et du MoDem à le rejoindre, il a souligné que "sans autonomie, il n'y aura que des alliances au rabais".
"La gauche doit comprendre qu'elle va dans le mur, qu'elle n'a plus de projet", selon "Dany" qui propose que les écologistes soient "les gentils animateurs d'une gauche qui doit retrouver son âme et ses projets".
"On peut être légitimement en situation de diriger les régions", a renchéri José Bové, fraîchement élu eurodéputé. "On sera tous impliqués dans la campagne", a-t-il ajouté alors qu'Europe-Ecologie doit trouver de "nouvelles têtes" pour mener ses listes aux régionales, même si "Dany" a assuré qu'il "mouillerait (sa) chemise" en tant que "parrain".
"On n'est plus une force d'appoint du PS mais une grande formation politique", se réjouit Yves Cochet qui se dit "le plus heureux des Verts" depuis que le rassemblement s'est monté à l'automne dernier.
Mais "Dany" de tempérer les troupes : "ne vous trompez pas, le score des européennes n'est pas un score acquis pour les régionales".
Même s'il ne faut "pas être immodeste et arrogant", poursuit M. Cochet, "on veut des présidences de région" car le "PS n'est pas en bonne forme".
Alors l'association Europe-Ecologie doit-elle devenir un parti politique, enterrant les Verts? C'est "une mauvaise question", répond Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts : les partis "ne résument pas l'engagement politique".
Il faut "pousser fort pour un nouveau parti" et les Journées d'été à Nîmes (20-22 août) devront "entrer dans le vif du sujet", pense François de Rugy, député Verts de Loire-Atlantique.
Pour l'heure, un bureau exécutif provisoire de huit personnes (moitié Verts, moitié associatifs) et un Comité d'animation et de pilotage (CAP) de 40 personnes ont été mis en place.
Mais "l'urgence, c'est Copenhague", le sommet de l'Onu sur le réchauffement climatique en décembre, assure l'ex-Greenpeace, Yannick Jadot, aujourd'hui eurodéputé.