
Au menu de cette revue de presse française, mercredi 25 janvier, le débat entre Manuel Valls et Benoît Hamon, présentés comme les candidats de deux gauches "irréconciliables", les efforts de François Fillon pour conquérir l’électorat populaire. Le succès des "anti-système". Donald Trump et Jacques Chirac.
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A la Une de la presse française, le débat, ce soir, entre les deux candidats au second tour de la primaire de la gauche, Benoît Hamon et Manuel Valls.
Le Figaro annonce un débat «âpre», tant les divergences des deux candidats sont importantes sur l’économie, comme sur les sujets de société. Hamon et Valls, l’affiche d’un «règlement de comptes entre deux gauches irréconciliables», selon le journal, qui rapporte que les deux camps se sont affrontés hier sur le terrain de la laïcité et de l’islam, Manuel Valls accusant son rival d’«ambiguïtés» sur ces sujets. «Valls cogne Hamon comme un sourd avant le second tour», relève Libération, qui évoque l’«opération de décrédibilisation» lancée par l’ex-Premier ministre – Manuel Valls s’en prenant également au principe du revenu universel défendu par Benoît Hamon, accusé cette fois de vouloir ruiner» le pays. Jusque-là sur la défensive, l’ancien ministre de l’Education a contre-attaqué: «Dans le débat au sein de la gauche, (Manuel Valls) est la droite», a déclaré hier soir Benoît Hamon, d’après le Monde. Le favori de la primaire se pose en défenseur de la gauche, avec une partie de laquelle «une forme de malentendu profond» se serait créé avec Manuel Valls, selon lui.
Benoît Hamon dont la proposition de revenu universel reçoit le soutien de plusieurs économistes, dont Thomas Piketty. Dans une tribune publiée par le Monde, ils signent une tribune expliquant que ce principe «pose des questions sérieuses qui méritent que l’on y apporte des réponses solides». Piketty et consorts qui estiment que le revenu universel doit être construit «par étapes», et rappellent que Benoît Hamon «n’a jamais dit qu’il fallait verser 600 euros par mois à 50 millions d’adultes».
A droite, François Fillon cherche à conquérir les catégories populaires. D’après l’Opinion, le candidat reste confronté à la difficulté de «passer d’un projet comptable à un projet de société», peinant toujours à «rendre son discours audible auprès des plus modestes». Un discours que ne rendront sans doute pas plus audible les révélations du Canard Enchaîné, qui affirme que François Fillon avait embauché son épouse comme assistante parlementaire. Une pratique légale, «mais qui jette le trouble sur la droiture revendiquée du candidat», selon le Parisien, qui précise que son épouse a touché la bagatelle de 500 000 euros en huit ans. 500 000 euros perçus alors que selon de nombreux témoins interrogés par le Canard Enchaîné assurent que Pénélope Fillon «n’a laissé de trace d’activité ni à Paris, à l’Assemblée nationale, ni à Sablé-sur-Sarthe», dont son mari a été l’élu.
Manuel Valls, Benoît Hamon et François Fillon, tous concurrencés par le candidat d’En Marche!, Emmanuel Macron. Alors que Libération parle du «spectre, à droite, d’une fuite vers le camp Macron», l’Opinion évoque une «menace de débandade, chez les députés PS», de plus en plus nombreux à «lorgner» vers Macron. «La victoire d’Hamon est perçue comme la victoire des frondeurs, c’est une gifle supplémentaire pour nous, après un quinquennat de souffrance, ceux qui ont plombé le quinquennat en sortent vainqueurs», explique l’un d’entre eux. Qui va finalement rafler la mise de tous les déçus? Emmanuel Macron, ou plutôt Jean-Luc Mélenchon? Marine Le Pen? - tous trois rassemblés dans la catégorie des «anti-système» par l’Opinion, qui les montre réunis groupe Trust revu et corrigé: «Antisystème, je gagne grâce à toi». Le journal critique la façon dont les trois candidats, en dénonçant le «système», ce «mot-valise», s’exonèrent, en réalité, de leurs propres responsabilités.
A noter également ce matin, «les vrais chiffres de la radicalisation», selon le Parisien, qui dit détenir une information exclusive, et affirme que 15 à 16 000 islamistes radicaux, dispersés un peu partout en France, ont été recensés dans un fichier de personnes à surveiller. Entre 3 et 4000 d’entre eux, considérés comme dangereux, seraient suivis spécifiquement par les services de renseignement.
Enfin Donald Trump a les honneurs de Libération. Mensonges, rumeurs, calomnies: d’après le journal, le nouveau président américain aurait fait entrer la communication «dans une ère d’intox sans complexe où les «faits alternatifs» supplanteraient l’information». Libé, qui a choisi pour sa une la statue de cire de Donald Trump au musée de Madame Tussaud, à Londres, s’alarme «d’ un nouveau recul, à l’échelle mondiale, de la culture des droits de l’homme et de la raison, de plus en plus battue en brèche par les démagogues et les fanatiques». C’est justement pour souligner combien sa voix manque dans un contexte mondial présenté comme «de plus en plus violent et incertain», que plusieurs proches de Jacques Chirac ont déposé un dossier de candidature à Oslo, pour le prix Nobel de la paix. Voici l’argumentaire de l’industriel Thierry Breton, qui soutient cette initiative, selon le Figaro: «pour la première fois depuis bien longtemps, des chefs d’État disent que nous sommes en guerre, après les attentats qui nous ont frappés. Et comment ne pas les lier (à) l’invasion de l’Irak en 2003 ? Un homme s’est levé et a dit non, avec force, soulignant qu’une guerre en Irak ouvrirait une période d’instabilité inédite. Cet homme, c’est Jacques Chirac», «le premier grand dirigeant à s’opposer totalement à la guerre et à avoir eu le courage de dire que le monde risquait d’aller à sa perte. Cette décision du président Chirac fait et continuera de faire référence dans le monde. C’est un acquis. Un marqueur».
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