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Guerre en Ukraine : de nouvelles négociations en Turquie mercredi avec peu de chances d'aboutir
Kiev et Moscou entament mercredi un troisième cycle de pourparlers en Turquie mais les espoirs d'avancées dans ces négociations de paix restent minces tant les deux partis semblent camper sur leurs positions.
Les délégations ukrainienne et russe se sont rencontrées pour la dernière fois au palais Ciragan à Istanbul, le 2 juin 2025. © Adem Altan, AFP file photo

Le Kremlin a dit s'attendre à "une discussions très compliquée" avec Kiev lors des négociations de paix prévues mercredi 23 juillet au soir à Istanbul, éloignant à nouveau la possibilité d'avancées diplomatiques rapides pour mettre fin à la guerre.

"Personne ne s'attend à un chemin facile. Bien entendu, ce sera une discussion très compliquée", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en répétant que les propositions respectives des belligérants pour arrêter le conflit étaient "diamétralement opposées".

Cette troisième session d'échanges directs à Istanbul, qui doit commencer autour de 19 h locales (16 h GMT), selon un responsable du ministère turc des Affaires étrangères, intervient, une nouvelle fois, sous la pression du président américain Donald Trump qui a donné à Moscou, mi-juillet, 50 jours pour parvenir à un accord avec Kiev, sous peine de sanctions sévères.

Kiev et ses alliés occidentaux accusent le Kremlin de bloquer les négociations en maintenant des demandes maximalistes, alors que l'armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit ses bombardements et ses attaques sur le front, où elle grignote toujours du terrain.

Mercredi, le ministère russe de la Défense a revendiqué la conquête d'un nouveau village, Varatchyné, dans la région ukrainienne de Soumy (nord-est).

Dans ce sens, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas avait jugé que le délai de 50 jours de Donald Trump représentait une durée "très longue" quand des "civils innocents meurent tous les jours". Le conflit, déclenché en février 2022 par l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine, a fait a minima des dizaines de milliers de morts dans les deux camps, civils et militaires.

Échanges de prisonniers et rapatriement d'enfants

Selon Kiev et Moscou, leurs délégations étaient en route mercredi à la mi-journée pour Istanbul. 

L'Ukraine a affirmé espérer une "position constructive" de la Russie aux pourparlers et vouloir discuter d'échange de prisonniers, du rapatriement d'enfants ukrainiens emmenés en Russie et d'une potentielle rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, a indiqué à l'AFP une source au sein de la délégation de Kiev.

"Nous considérons qu'il s'agit d'une position constructive de la part de l'Ukraine, et tout dépendra de la volonté de la Russie de renoncer à ses ultimatums et d'adopter une position constructive", a indiqué cette source sous couvert d'anonymat.

Les précédents pourparlers à Istanbul de mai et juin n'avaient débouché que sur des accords d'échanges de prisonniers et de corps de soldats tués.

La délégation ukrainienne à Istanbul sera menée comme les fois précédentes par l'ex-ministre de la Défense Roustem Oumerov, réputé fin diplomate.

Mercredi, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a également affirmé que la composition de l'équipe russe restait "inchangée" et sera menée, comme les fois précédentes, par un responsable de second plan, au grand dam de Kiev : l'ex-ministre de la Culture et historien nationaliste Vladimir Medinski.

Ces négociations se tiendront sous la houlette du chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan et en présence du patron des renseignements, le MIT, Ibrahim Kalin.

Selon Dmitri Peskov, les discussions prévues mercredi porteront principalement sur les "mémorandums" échangés en juin par les deux camps et comprenant leurs propositions de paix qui, toujours selon Dmitri Peskov, sont "diamétralement opposées". Il sera également question, lors des pourparlers, "du processus très important" d'échanges de prisonniers, a-t-il confirmé.

Avec AFP