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Barack Obama est attendu lundi en Russie

Le président américain entame, lundi, une visite de deux jours à Moscou. Avec son homologue Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine, il discutera notamment de l'avenir du désarmement nucléaire entre les deux pays.

Le président américain Barack Obama effectue une visite de deux jours, lundi et mardi, à Moscou, au cours de laquelle il devrait, notamment, évoquer la question de la lutte contre la prolifération des armes nucléaires avec son homologue russe, Dmitri Medvedev.

Selon Sergei Prikhodo, conseiller diplomatique au Kremlin, les deux dirigeants devraient parapher un document traçant les grandes lignes d’une déclaration remplaçant le Traité de réduction des armes stratégiques (START) qui expire le 5 décembre. Il a affirmé, à ce propos, que Moscou souhaite un traité de remplacement "vers la fin de cette année, ou le début de l’année prochaine".

Au cours de sa visite, Barack Obama doit également rencontrer le Premier ministre russe Vladimir Poutine. Cette première entrevue entre les deux hommes s'annonce houleuse. "[Vladimir Poutine] doit comprendre que l'approche des relations américano-russes par le prisme de la guerre froide est dépassée", a lâché le président américain dans un entretien accordé à l'agence Associated Press.

 "Je pense que Poutine a un pied dans les vieilles manières de faire des affaires et un pied dans les nouvelles", poursuit-il sur le même ton. Ces remarques ont été fort peu appréciées par l'intéressé, qui a répondu du tac au tac : "Nous ne savons pas faire le grand écart, nous sommes fermement debout sur nos deux jambes et regardons toujours vers l'avenir."

Des critiques contre l’occupation russe en Ossétie du Sud

L'attitude de Barack Obama à l'égard de Vladimir Poutine tranche singulièrement avec celle de son prédécesseur. George W. Bush et le Premier ministre russe avaient effectivement scellé une alliance étonnante pendant une grande partie des deux mandats de l'ex-président américain. Le soutien sans faille apporté par Vladimir Poutine au candidat républicain lors de la présidentielle américaine de 2004 en fournit sans doute l'exemple le plus éloquent. Dans le Moscow Times du 19 octobre 2004, celui qui était alors encore le président de la Russie déclarait : "Si George W. Bush venait à perdre, ce serait une victoire pour le terrorisme international."

Lors de la dernière année du second mandat de Bush fils toutefois, la lune de miel entre les deux hommes a tourné au vinaigre. À l'origine de la brouille : le bouclier anti-missile que les États-Unis projettent de construire en Europe de l'Est. En août 2008, les rapports entre les deux hommes se sont encore dégradés, lors de l'offensive russe en Géorgie vivement critiquée par Washington.

En pleine campagne pour la présidentielle américaine de novembre 2008, Barack Obama s'était, lui, fermement opposé à l’occupation russe en Ossétie du Sud. En septembre 2008, il avait ainsi déclaré : "L'ensemble des relations des États-Unis avec la Russie devrait être réévalué, car une Russie agressive constitue une menace pour la paix et la stabilité de la région."

À l'origine de l'intervention russe en Géorgie se trouve un profond désaccord entre la Russie et l'Otan sur le statut de l'Ossétie du Sud. Pour l'Alliance atlantique, la région fait partie de la Géorgie. Pour Moscou, il s'agit d'une province autonome. En août 2008, en dépit de multiples avertissements, Moscou avait envoyé des milliers de soldats en Ossétie du Sud pour riposter à une attaque géorgienne contre les vélléités séparatistes de la république ossète pro-russe.

Aux yeux de certains observateurs cependant, Barack Obama a assoupli ses positions à l'égard de la Russie depuis son arrivée à la Maison Blanche. Selon le New York Times, il aurait même adressé "une lettre secrète" à Dmitri Medvedev dans laquelle il propose de revenir sur le projet américain de bouclier anti-missile contre une aide de Moscou dans la gestion du délicat dossier nucléaire iranien.

Un autre faux-départ pour START ?

Selon des diplomates, les présidents russe et américain devraient signer un accord visant à réduire à moins de 1 700 le nombre de têtes nucléaires dans les deux pays lors de leur entrevue. Proposé en 1982 par le président américain Ronald Reagan, le traité START qui expirera dans moins de six mois prévoyait des réductions d’armes plus importantes pour l’URSS que pour les États-Unis.

Au début de 2009, les États-Unis possédaient quelque 2 200 têtes nucléaires et la Russie 2 800 environ, selon la publication américaine Le Bulletin des scientifiques du nucléaire.