L'ex-président gambien Yahya Jammeh a quitté la capitale Banjul, samedi soir, à bord d'un avion privé. Après six semaines de crise politique, il a accepté de céder le pouvoir à son successeur Adama Barrow élu le 1er décembre.
Un dernier adieu en brandissant le Coran face à quelques supporters présents sur le tarmac de l'aéroport de Banjul et l'ex-président de Gambie, Yahya Jammeh, s'est finalement envolé pour l'exil, samedi 21 janvier, mettant fin à un feuilleton qui aura duré plusieurs semaines.
L'avion, un Falcon, a décollé peu avant 21 h 20 GMT avec à son bord Yahya Jammeh et le président guinéen Alpha Condé. L'ancien chef d'État gambien devait transiter par la Guinée avant de rejoindre la Guinée équatoriale. Cette destination a été confirmée par le président de la commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Marcel Alain de Souza, devant la presse.
Plus tôt dans la journée de samedi, l'ancien président de Gambie avait finalement cédé à la pression des pays d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui menaçaient d'intervenir militairement pour qu'Adama Barrow, puisse prendre ses fonctions. Ce dernier avait prêté serment depuis le Sénégal le 19 janvier. Maintenant que la crise politique est réglée, il devrait prochainement regagner le pays.
Dans une déclaration lue en son nom, samedi soir, sur la télévision d'État GRTS, l'ex-président a souhaité bon vent à son successeur, élu le 1er décembre mais dont il avait contesté la victoire après l'avoir félicité dans un premier temps.
"Nous sommes libres maintenant"
En apprenant que Yahya Jammeh avait effectivement quitté la Gambie, des habitants de Banjul sont sortis dans les rues, manifestant leur joie, notamment à Grand Banjul (banlieue), selon un correspondant de l'AFP.
"Nous sommes libres maintenant !", a lancé Fatou Cham, 28 ans. Pour Modou Lamin Dumbuya, 25 ans, "Jammeh saura maintenant ce que cela veut dire, d'être réfugié à l'étranger".
Dans une déclaration commune publiée, peu après le départ de l'ex-président, la Cédéao, l'Union africaine et l'ONU ont annoncé garantir les droits de Yahya Jammeh, y compris à revenir dans son pays, saluant sa "bonne volonté" pour parvenir à un dénouement pacifique de la crise.
Les trois organisations veilleront à le soustraire, avec les siens, aux tentatives de "harcèlement" et de "chasse aux sorcières". Elles se portent également garantes des propriétés de l'ex-président, de sa famille, des membres de son régime ou de son parti, selon le texte.
Avec AFP et Reuters