La presse mondiale revient ce matin évidemment sur l’investiture de Donald Trump. La situation en Gambie n’est toutefois pas oubliée.
C’est vraiment le sujet du jour, en une de la grande majorité des journaux dans le monde : l’investiture de Donald Trump. Il y a ceux qui préfèrent les titres sobres et informatifs, à l’image du Jerusalem Post en Israël : "Trump devient le 45e Président des États-Unis". Ceux qui préfèrent jouer l’inquiétude, un peu à l’image du Guardian en Grande-Bretagne, qui se lamente et explique que malgré tout ce qui a pu être écrit sur le personnage, "on n’a aucune idée" de qui est réellement Donald Trump. Ou encore ceux qui voient dans cette investiture une nouvelle page qui s’ouvre, pas seulement pour les États-Unis, mais pour le monde entier avec ce titre du Tagesspiegel en Allemagne : "Du neuf dans le nouveau monde".
Aux États-Unis, le New York Times détaille le programme de la journée et notamment ce moment si important qu'est la prestation de serment, prononcée devant une immense foule réunie sur le "mall" de Washington. Cette foule sera analysée scrupuleusement. L’un des enjeux consiste notamment à savoir combien de personnes sont venues. Et à ce titre, le quotidien new-yorkais propose un article historique très intéressant qui raconte comment ces foules ont été mesurées dans l’histoire. Le comptage des foules est une science inexacte - en témoignent ces estimations qu'on voit souvent passer du simple ou double. Aujourd’hui, les spécialistes disposent d'outils plus modernes, comme Google Earth et d’autres images aériennes. L’investiture d’Obama en 2008 aurait ainsi rassemblé 1,8 million spectateurs.
Le journal en ligne Politico propose de son côté un autre angle historique : celui des investitures qui ont donné lieu aux plus grandes surprises. Car une investiture, c’est d’abord un show. Et pour Politico, le plus insolite de tous aura été celui de Dwight Eisenhower en 1953, lorsqu’il est arrivé entouré d’un lasso tenu par un cow-bow. D’autres investitures ont donné lieu à des initiatives étonnantes, comme ces canaris qui avaient été apportés en décoration pour l’investiture d’Ulysse Grant en 1873. Mais il faisait tellement froid que les oiseaux sont morts. Dernière anecdote, celle du discours prononcé en 1841 par William Henry Harrison. Il était tellement long et il faisait tellement froid que le président est mort un mois plus tard d’une pneumonie.
On verra ce que nous réserve Donald Trump. En attendant, le Washington Post et le Daily Beast appellent à respecter le nouveau président. Sous forme d'une lettre au président Donald Trump, le Washington Post, qui s’était opposé au candidat républicain, appelle à respecter la fonction et espérer qu’il fera la meilleure politique possible pour le pays.
Le Daily Beast lance un appel similaire sous forme de mise en garde à l’opposition qui prévoit de boycotter la cérémonie. Non, ce n'est pas la bonne stratégie. Au contraire, il faut écouter afin de mieux s’opposer au prochain président, écrit le média en ligne.
L’autre sujet du jour, c’est la Gambie. Avec un reportage à lire dans Libération, qui raconte à quel point les hôtels ont été désertés en raison de la situation politique ces derniers jours. Les commerçants eux s’inquiètent. L’une d’elle explique : « 22 ans du président Jameh, c’est assez. Il doit accepter qu’il a perdu et céder sa place. Mais il veut rester et nous ne savons pas quoi faire".
L’opposition, dont un membre a été interviewé par le journal français, préfère jouer la prudence après la prestation de serment d’Adama Barrow, jeudi soir. "Nous célébrons discrètement, mais nous ne voulons pas que les gens risquent leur vie".