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Le spationaute français Thomas Pesquet a effectué vendredi sa première sortie dans l'espace, afin de remplacer des batteries de la station spatiale internationale. La mission, avec son collègue américain Shane Kimbrough, a duré moins de six heures.

La première sortie dans l'espace du spationaute français Thomas Pesquet, vendredi 13 janvier, aux côtés de son collègue américain Shane Kimbrough, s'est déroulée sans aucun problème et les deux hommes ont même réussi à réaliser leur mission plus rapidement que prévu.

 Durant leur expédition hors de la Station spatiale internationale (ISS), Thomas Pesquet et Shane Kimbrough ont installé des adaptateurs et des câbles électriques pour brancher trois nouvelles batteries lithium-ion, de la taille d'un réfrigérateur d'une masse de près de 200 kilos chacune.

Une avance de 20 minutes

Comme les deux hommes avaient terminé l'installation des batteries, leur tâche principale, en trois heures, soit avec beaucoup d'avance sur le programme, le centre de contrôle de Houston leur a demandé de procéder à d'autres tâches. Ils ont, entre autres, remplacé une caméra défectueuse sur l'ISS, déplacé une protection contre les micro-météorites et pris une série de photos. Ils ont arrêté les batteries internes de leur scaphandre à 17h20 GMT (18h20 à Paris), marquant la fin officiel de leur expédition qui a duré 05 heures et 58 minutes, selon la Nasa.

Tout au long de la mission, les deux hommes ont fréquemment vérifié l'état de leur scaphandre, et surtout de leurs gants, très vulnérables lors des sorties car ils pourraient être percés par les outils lors des différents travaux.

Thomas Pesquet, 38 ans, qui séjourne dans la Station depuis le 20 novembre, est devenu le quatrième Français à effectuer une sortie dans l'espace et le onzième Européen. De retour dans l'ISS, il était très souriant après avoir enlevé le casque de son scaphandre, assisté par sa collègue américaine Peggy Whitson pour les complexes opérations de "déshabillage".

Shane Kimbrough, 49 ans, commandant de l'équipage de l'ISS, avait déjà effectué une première sortie de 6 heures et 35 minutes la semaine passée avec sa compatriote Peggy Whitson, pour installer trois premières batteries. Sur les 48 batteries que compte l'ISS, 12 vieux modèles qui fonctionnaient à l'hydrogène doivent être remplacés, dans un premier temps, par les nouvelles batteries ce mois-ci. Ces dernières devraient durer le temps de l'exploitation de la Station, soit au moins jusqu'en 2024. Les autres batteries à hydrogène seront également toutes remplacées par des accumulateurs lithium-ion.

Préparation méticuleuse

L'ensemble de ce ballet orbital a été orchestré depuis le Centre spatial Johnson à Houston, au Texas, notamment par l'Italien Luca Parmitano, un astronaute et ingénieur de l'Agence spatiale européenne (ESA). Les sorties dans l'espace requièrent une préparation méticuleuse pendant des mois et une coordination parfaite de la part des nombreux experts formant les équipes de soutien au sol.

Thomas Pesquet s'était ainsi entraîné des heures durant en piscine, avec son scaphandre, au centre spatial de la Nasa à Houston, afin de savoir exactement quels gestes effectuer et dans quel ordre.

"Demain c'est le grand jour : il va falloir être efficace et prudent", avait-il écrit jeudi sur Twitter. Adepte des réseaux sociaux, Thomas Pesquet partage souvent pour ses abonnés de magnifiques photos prises depuis les hublots de l'ISS.

La Station, d'une masse de 450 tonnes, évolue à 400 kilomètres au-dessus de la Terre dont elle fait le tour toutes les 90 minutes, passant donc du jour à la nuit toutes les 45 minutes. De ce fait les astronautes ont travaillé alternativement à la lumière du soleil et dans l'obscurité totale.

Cette sortie de vendredi a été la 197e consacrée à l'assemblage et à l'entretien de l'ISS, dont le premier module a été mis en orbite en 1998.

Avec AFP