La journaliste hongroise Petra Laszlo a été condamnée, jeudi, à trois ans de mise à l'épreuve pour avoir frappé des migrants en septembre 2015, alors qu'elle filmait le passage de réfugiés à la frontière serbe.
Les images avaient fait le tour du monde et provoquées l’indignation. L'ex-cadreuse de la télévision hongroise NTV1 qui avait fait trébucher et frappé des migrants fuyant la police, en septembre 2015, a été reconnue coupable de vandalisme et condamnée, vendredi 13 janvier, à une période de mise à l’épreuve de 3 ans.
Un juge de Szeged, dans le sud de la Hongrie, a estimé que le comportement de Petra Laszlo, suscitait "l’indignation et la colère", rejetant ainsi l’argumentation de l’avocat de la vidéaste selon laquelle elle cherchait à se protéger. L’incident s’était produit le 8 septembre 2015, alors que des centaines de migrants avaient forcé un cordon policier près de la frontière serbe. Son croc en jambe avait été filmé et diffusé en boucle.
Proche de l’extrême droite
Sur ces images, on peut voir Petra Laszlo essayait de faire trébucher un homme courant avec un enfant dans les bras. On l’aperçoit aussi donner un coup de pied à un autre enfant qui était en train de s’enfuir près de la ville de Roszke, à proximité de la frontière avec la Serbie.
Il est ensuite apparu que la journaliste travaillait pour N1TV, une chaine de télévision sur internet proche du parti d’extrême droite ultra-nationaliste hongrois Jobbik.
Menaces de mort
Suite à la colère provoquée par ses agissements, Petra Laszlo avait tenté de se justifier évoquant un moment de "panique". Elle a expliqué avoir vu "des centaines de personnes courant dans (sa) direction", "c’était véritablement assez effrayant", avait-elle ajouté. Dans une liaison vidéo depuis un tribunal de Budapest, la journaliste a déclaré recevoir des menaces de morts depuis cette affaire. Parfois en larmes, elle a également estimé être victime d’une "campagne de haine", et que sa vie "avait chaviré" après cet incident qu’elle "regrettait terriblement". La vidéaste avait déjà affirmé à l’époque de pas être raciste, allant même jusqu’à déclarer "Quand je vois la vidéo aujourd’hui, je ne me reconnais pas. Je regrette sincèrement ce que j’ai fait, et j’en prends la responsabilité". La journaliste travaillait pour N1TV, une chaine de télévision sur Internet proche du parti d’extrême droite ultra-nationaliste hongrois Jobbik.
Le procureur, qui réclamait une amende sévère, et la défense, qui demandait un acquittement, ont indiqué vouloir faire appel du verdict en première instance.
Le migrant qui avait été agressé par Petra Laszlo vit aujourd’hui en Espagne. À 53 ans, Osama Abdul Mohsen enseigne aujourd’hui dans une école d’entraîneurs de football à Getafe, une commune de la région de Madrid.
Avec AFP