
Le président du Comité national d'organisation de la primaire élargie du Parti socialiste Christophe Borgel espère que les primaires citoyennes vont créer une dynamique auprès des électeurs de gauche en vue de l'élection présidentielle. Entretien.
France 24 : Le site des primaires citoyennes a publié, lundi 9 janvier, la carte des 7 530 bureaux de vote de la primaire du PS. C’est moins que les 9 400 lors de la primaire du PS en 2011 ou que les 10 228 de la primaire de la droite en novembre dernier. Est-ce que cela signifie que le parti s’attend à une mobilisation plus faible qu’il y a quatre ans ?
Christophe Borgel : Regardez la carte, vous ne verrez pas de zone blanche. Il n’y a pas de désert de bureaux de vote et je ne pense pas, de toute façon, que leur nombre influera sur la participation des électeurs.
Comme la gauche est aujourd’hui divisée, c’est sûr que nos attentes ne sont pas aussi grandes qu’en 2011 (2,7 millions d'électeurs au premier tour et 2,9 au second). Cette primaire sera un succès si on arrive à mobiliser au moins 1,5 million d’électeurs. Au-delà de deux millions, ce sera un très grand succès. Cela dépendra notamment de la qualité des débats.
Selon un sondage Odoxa publié la semaine dernière, 73 % des Français ne connaissaient pas les dates de la primaire, qui se tient les 22 et 29 janvier. Cela vous inquiète–t-il ?
Pas le moins du monde. Le même institut de sondage avait révélé cette même tendance quelques semaines avant la primaire de la droite. Il faut savoir que depuis que la carte des bureaux de vote est disponible sur le site des primaires citoyennes, la fréquentation a été multipliée par 20 ! Si cette tendance perdure les prochains jours, on peut s’attendre à une forte mobilisation.
Selon ce même sondage, 42 % des Français et les deux tiers (64 %) des électeurs de gauche disent s'intéresser à la primaire, comme cela a été le cas pour la droite. Le chiffre de 73 % signifie aussi que 27 % des Français connaissent les dates. Or, la primaire ne concerne que 6 à 9 % des électeurs. Et nous constatons une volonté de rassemblement de la part des électeurs de gauche.
Le Parti socialiste joue-t-il sa survie dans cette élection ?
Au vue des sondages, pas un candidat socialiste n’est pour le moment qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle. Pour remédier à cela, il faut créer une dynamique en mobilisant l’électorat. Cette élection est un moyen d’y parvenir. Le candidat socialiste désigné pourra ainsi rassembler au-delà du parti.
Si la mobilisation n’est pas à la hauteur de nos espérances, le PS sera en difficulté mais tous les partis politiques connaissent des temps difficiles. Cela ne signifiera pas pour autant la fin du PS car il continuera à vivre avec les centaines de maires, les dizaines de députés et les dizaines de milliers de militants. Pour moi, la primaire est une étape qui doit servir de point d’appui pour rebondir.