logo

"2017, année du retour des printemps arabes ?"

Au menu de ce mardi 3 janvier, la presse internationale se penche sur l’inquiétude des Turcs face à la multiplication des attentats sur leur sol, le possible retour des printemps arabes, Netanyahou entendu par la police dans une affaire de corruption ou encore les nouvelles révélations du Guardian sur Jean-Claude Juncker.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook
On commence cette revue de presse internationale en Turquie, où les forces de sécurité recherchent toujours le ou les auteurs de l'attentat revendiqué par l'organisation État islamique à Istanbul.
Alors que les autorités ont diffusé la photo d’un suspect présumé, ce sont les visages de quelques-unes des 39 victimes de l’attaque qu’Hurriyet a choisi de montrer. Parmi elles, une majorité de touristes, dont beaucoup venaient de pays arabes, du Liban, de Jordanie, d’Arabie saoudite et d’Irak, selon le journal, qui s’alarme de voir la Turquie "incapable de sauver la vie de ses ressortissants, et de ses invités étrangers", qu’ils soient touristes ou diplomates. "La Turquie, s’indigne le journal, peut maintenant rivaliser avec l’Irak et l’Afghanistan en termes de fréquence des attaques et de pertes humaines, et ce n’est pas la seule chose qui est en train d’accélérer sa glissade vers la catégorie des pays du tiers-monde", écrit Hurriyet, qui évoque aussi "le sentiment de désespoir, si caractéristique des pays mal gouvernés du tiers-monde", qui aurait saisi les Turcs, et notamment les jeunes, de plus en plus désireux de quitter leur pays.
Ce sentiment est largement partagé par la jeunesse du monde arabe, selon The Guardian, qui rappelle que les pays arabes, qui représentent seulement 5% de la population mondiale, sont frappés par la moitié des attaques terroristes dans le monde. "Avec une pauvreté galopante, des jeunes de plus en plus nombreux et une démocratie écrasée, les ingrédients sont réunis pour qu’une révolte émerge à nouveau", prévient le journal, qui estime qu’en ce sixième anniversaire du début des printemps arabe, tout pourrait de nouveau basculer – pour la bonne et simple raison que les raisons de la révolte sont toujours là, et que d’une certaine manière, la situation d’aujourd’hui est encore pire qu’en 2011. "L’État arabe est en crise à peu près partout, la baisse des prix du pétrole a plombé l’économie saoudienne, le leadership foncièrement défectueux de l’Égypte a créé crise après crise", relève notamment le journal, qui parle d’«hommes et (de) femmes désespérés qui tentent de gagner l’Europe, dans l’espoir d’une vie meilleure». L’ampleur d’une éventuelle révolte de la rue arabe n’est toutefois pas la seule inconnue de ce début d’année, d’après The China Daily, qui évoque une année 2017 placée sous le signe de "l’incertitude". "Certes, tout ce qui va arriver est par définition incertain, écrit le journal, mais cela semble particulièrement vrai cette année, étant donné le facteur américain". "Le président-élu Donald Trump semble déterminé à secouer les choses, et pas seulement aux États-Unis".
En Israël, Benyamin Netanyahou fait l’objet d’une enquête pour corruption. Il est suspecté par la justice d’avoir accepté de coûteux cadeaux. D’après Haaretz, le Premier ministre, qui nie ces accusations, a été interrogé hier pendant trois heures par la police, qui chercherait à savoir si Benyamin Netanyahou a reçu des cadeaux et des faveurs de deux hommes d’affaires, dont l’un serait israélien - pas d’argent liquide ni de transferts bancaires, mais pas non plus des présents "symboliques" ou "de moindre valeur", selon Haaretz. Le Premier ministre israélien clame, lui, qu’"il n’y a rien dans ce dossier", et que ses rivaux ne doivent pas espérer prendre rapidement sa place, selon The Jerusalem Post, qui confirme qu’il serait prématuré d’envisager sa disparition politique - à moins, envisage le journal, que les pressions politiques forcent Benyamin Netanyahou à la démission, comme ce fut le cas pour Ehud Olmert, poussé vers la sortie en 2008, suite à un scandale de corruption. Un scénario qui n’aboutirait pas, cependant, avant de longs mois –si tant est qu’il aboutisse.
En Europe, The Guardian a publié ce week-end des documents révélant que Jean-Claude Juncker a bloqué des réformes fiscales lorsqu’il était Premier ministre du Luxembourg. Passée sous les radars sans doute à la faveur des fêtes du réveillon, cette information est largement reprise par la presse européenne ce matin. Selon le quotidien britannique, qui fait état de documents diplomatiques allemands confidentiels, l’actuel président de la Commission européenne aurait bloqué des réformes destinées à lutter contre l’évasion fiscale des sociétés multinationales grâce à son siège au sein du groupe de travail européen "code de conduite, fiscalité des entreprises" - un groupe créé en 1998 pour identifier et démanteler les régimes fiscaux qui pourraient engendrer une concurrence néfaste entre les membres de l’UE. D’après L’Humanité, ces dernières révélations, "loin d’être une surprise", ne feraient que confirmer les soupçons sur "l’obstination luxembourgeoise à maintenir le dumping fiscal au coeur de la construction européenne".
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.