Au menu de cette revue de presse, jeudi 29 décembre, la confrontation entre l’Administration américaine et le gouvernement israélien, le procès de neuf intellectuels en Turquie et la répression contre les ouvriers grévistes au Bangladesh.
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Cette revue de presse internationale commence avec le discours, mercredi, du secrétaire d’État américain, John Kerry, qui défend une solution à deux États, "la seule voie possible", selon lui, pour la paix entre Israéliens et Palestiniens.
Cette déclaration intervient après que les États-Unis se sont précédemment abstenus de voter contre la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés. Cette résolution avait provoqué la colère de Benjamin Netanyahou, qui avait immédiatement réagi à la déclaration de mercredi en dénonçant "le discours biaisé" de John Kerry contre Israël – le secrétaire d’État américain se retrouvant accusé d’être "obsédé" par la question des colonies israéliennes. "Le ton monte entre Israël et les États-Unis", constate L’Orient Le Jour, qui rapporte aussi que le discours du secrétaire d’État américain "trouve toutefois un certain écho au sein de la gauche israélienne", notamment auprès du chef de l'opposition de gauche travailliste, Isaac Herzog, qui affirme que ce discours "exprime une réelle inquiétude pour la sécurité et l'avenir d'Israël". "États-Unis-Israël : le divorce provisoire", nuance Le Soir, en évoquant "la recette bien tardive" de l’Administration Obama, à moins d’un mois de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche - Trump dans lequel Nétanyahou sait qu’il "trouvera à nouveau un allié sûr", selon le journal belge, qui cite ce Tweet du président-élu, hier : "Nous ne pouvons pas continuer à laisser Israël être traité avec un total mépris et un tel manque de respect".
Cette confrontation israélo-américaine divise la presse internationale. "Kerry quitte la scène piégée par des théories hasardeuses", critique The Jerusalem Post, qui ironise sur le discours prononcé mercredi par John Kerry – une compilation des "meilleurs moments" tirés de ses nombreuses déclarations passées sur le Proche-Orient, selon le journal, pointant leur tonalité "paternaliste", "comme si John Kerry savait davantage que les Israéliens eux-mêmes, ce qui est le mieux pour leur avenir et leur sécurité". "Israël est-il en train d’abandonner la solution de deux États ?", s’inquiète The New York Times, en évoquant "une confrontation diplomatique brûlante entre des alliés les plus proches qu’il soit", "un différend dû non pas à un changement dans la politique américaine, mais à une évolution dangereuse de la politique israélienne, sous le gouvernement de Benyamin Netanyahou, de plus en plus éloigné d’une solution négociée permettant la création d’un État palestinien", selon le journal, très remonté contre "la pratique lamentable de M. Netanyahou consistant à faire de son gouvernement un acteur de la vie politique américaine plus ouvertement partisan que n’importe quel gouvernement étranger, à l’exception de la Russie".
La Russie qui s’est engagée sur la voie du rapprochement avec la Turquie, où s’ouvre aujourd’hui , à Istanbul, le procès de neuf intellectuels. Le Monde évoque "un procès emblématique de la Turquie d'après le putsch raté du 15 juillet". Sur le banc des accusés : une écrivaine, une linguiste, deux journalistes. Huit risquent la perpétuité pour leurs articles ou pour leur soutien déclaré au quotidien Özgür Gündem, réputé favorable à la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan. D’après le journal, cinq accusés ont eu le temps de fuir avant le coup de filet de la police, cet été. Les quatre autres sont en détention préventive depuis la mi-août. Parmi eux, l'auteure Asli Erdogan, dont le procès est présenté par L’Humanité comme "la farce d’un apprenti dictateur", qui, ironie du sort, a le même patronyme qu’elle, Recep Tayip Erdogan, dont la dérive autoritaire "fait courir des risques au-delà des frontières turques", selon l’Huma, qui rapporte que des textes de l’écrivain seront lus à haute voix à l’étranger, en signe de soutien. Son procès et celui des huit autres accusés est évoqué, jeudi matin, à la une de Cumhurryiet, qui revient surtout sur l’appel interjeté devant la Cour constitutionnelle par dix de ses responsables et journalistes, détenus, eux, depuis 59 jours.
On termine cette revue de presse au Bangladesh, où des milliers d’ouvriers ont été licenciés après une grève. Alors que la police parle de 1 500 ouvriers congédiés, la Fédération bangladaise des travailleurs de l'industrie et de l'habillement évoque plutôt le chiffre de 3 500 salariés ayant perdu leur emploi après que leur grève, jugée illégale par les autorités, a aussi conduit à l'arrestation de plusieurs dizaines de personnes, dont des leaders syndicaux, selon The Morning Star, le seul journal se définissant comme "socialiste", à être publié au Royaume-Uni, qui rappelle que le mouvement, lancé mi-décembre dans une vingtaine d’usine de la périphérie de Dhaka, pour protester contre le licenciement d'une centaine d'ouvriers, visait aussi à obtenir une augmentation du salaire minimum de 64 euros à 193 euros par mois. Dans un pays où les conditions de travail restent extrêmement difficiles, comme en avait témoigné, on s’en souvient, l’effondrement du Rana Plaza, qui avait provoqué la mort de plus de 1 000 ouvriers.
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