Un avion militaire avec 92 personnes à bord s'est écrasé en mer Noire, peu de temps après avoir décollé de la ville russe d'Adler, près de Sotchi. L'appareil avait pour destination la base russe de Lattaquié, en Syrie.
Un avion Tupolev Tu-154, qui a décollé à 5 h 40 de la ville d'Adler, située au sud de la station balnéaire de Sotchi en Russie, s'est abîmé en mer Noire, a indiqué le ministère russe de la Défense, dimanche 25 décembre. L'appareil effectuait un vol de routine à destination de la base aérienne russe de Hmeimim, près de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie.
Les autorités ont affirmé qu'il n'y avait "pas de signes" de la présence de survivants. Plus de 3 000 personnes, 32 bateaux, 80 plongeurs, ainsi que cinq hélicoptères et des drones ont été dépêchés sur place pour mener des recherche. Pour l'heure, dix corps de victimes ont été retrouvés lors de l'opération de recherches. Le président Vladimir Poutine a annoncé qu'une journée de deuil national serait observée lundi en hommage aux victimes.
"L'avion militaire, qui transportait 84 passagers et huit membres d'équipage, a disparu des radars une minute après le décollage", a précisé Elena Volochine, correspondante de France 24 à Moscou. Parmi les passagers figuraient des soldats russes et plus de 60 membres de l'Ensemble Alexandrov, l'un des chœurs de l'armée russe, qui se rendait en Syrie pour participer aux fêtes du Nouvel An sur la base aérienne. Neuf journalistes étaient également à bord de l'appareil. Les chaînes publiques de télévision Perviy Kanal, NTV et Zvezda ont indiqué avoir chacune trois de employés à bord de l'avion.
Les lieux du crash ont été rapidement localisés. En effet, les autorités ont signalé "une tache d'huile" au large des côtes de Sotchi, selon Elena Volochine. De son côté, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, qui coordonne les opérations, a fait savoir que des fragments de l'engin du ministère russe de la Défense avaient été retrouvés à 1,5 kilomètre du littoral de la ville de Sochi, à une profondeur de 50 à 70 mètres.
Une commission d'enquête ouverte
Lors d'une intervention à la télévision publique, le président Vladimir Poutine "a promis qu'une enquête soigneuse sera menée pour déterminer les causes de la catastrophe" et que "tout sera fait pour soutenir les familles des victimes décédées". À sa demande, le Premier ministre Dmitri Medvedev a créé une commission d'enquête spéciale dirigée par le ministre des Transports Maxime Sokolov, qui devait se rendre à Sotchi dès dimanche.
"L'engin qui s'est crashé est entré en exploitation en 1983, commente Elena Volochine. Cependant, les experts de l'aviation russe s'accordent tous à dire que le Tupolev est un avion très sûr et que son entretien importe plus que son âge." La dernière maintenance de l'avion datait de décembre 2014.
Aucune piste n'est toutefois écartée. "Les experts de l'aviation s'interrogent sur l'absence de communication du cockpit avant le crash", souligne Elena Volochine.
Plusieurs accidents avec les Tupolev
Plusieurs Tupolev-154 ont eu des accidents par le passé. En avril 2010, un appareil de ce type transportant 96 personnes dont le président Lech Kaczynski et de hauts responsables polonais s'était écrasé en tentant d'atterrir près de Smolensk (ouest de la Russie), et tous ses occupants avaient été tués.
La Russie mène depuis septembre 2015 une campagne militaire, notamment aérienne, en Syrie pour soutenir le régime du président syrien Bachar al-Assad, un allié de longue date. Quelque 4 300 militaires russes y sont déployés. Vladimir Poutine avait ordonné vendredi d'agrandir les installations portuaires militaires russes à Tartous, dans le nord-ouest de la Syrie, censées devenir une base navale russe permanente dans ce pays en proie à un conflit sanglant depuis 2011.
Avec AFP et AP