Au menu de cette revue de presse, jeudi 22 décembre, l’avis de recherche lancé contre Anis Amri, le Tunisien soupçonné d’être l’auteur de l’attaque de Berlin. La "honte" des Tunisiens face à "leurs fils maudits". Et la reprise du dialogue en RDC sous l’égide de l’Église catholique.
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A la Une de la presse internationale, ce matin, l’avis de recherche diffusé hier à l’encontre du Tunisien Anis Amri, le suspect numéro 1 de l’attentat de Berlin.
C’est une photo à l’image de la retenue allemande. A la une du Tagesspiegel, ce matin, deux policiers en faction sur les lieux du drame, pris de loin et de dos. «L’Europe traque Anis Amri», titre le journal – reléguant au second plan le visage du terroriste présumé. Il est «l’homme le plus recherché d’Europe», rappelle Le Soir, qui rapporte que le gouvernement allemand promet d’offrir 100 000 euros à toute personne permettant l’arrestation de ce jeune homme de 24 ans. Un migrant en situation irrégulière, qui était arrivé en Allemagne en 2015, où il aurait été «rapidement considéré comme un militant islamiste dangereux», signalé au centre national de lutte antiterroriste et visé depuis mars dernier par une enquête du parquet de pour «préparation d’un acte criminel grave représentant un danger pour l’Etat». Un dossier finalement classé sans suite en septembre. Sa demande d’asile aurait été rejetée en juin dernier, et c’est pour cette raison qu’Anis Amri aurait été détenteur d’un titre de séjour provisoire, dans l’attente de son expulsion, reportée depuis que la Tunisie avait refusé de le reprendre, en contestant qu’il soit l’un de ses ressortissants. Ce serait ce titre de séjour, oublié dans le camion, qui aurait permis son identification, d’après Le Soir – qui évoque «la controverse naissante sur l’inefficacité de la justice» allemande.
En Tunisie, La Presse s’indigne contre «ces fils maudits qui font du mal au pays». « Inutile de se voiler la face, écrit le journal. A chaque fois qu’une attaque terroriste est perpétrée dans le monde, les Tunisiens retiennent leur souffle. A raison d’ailleurs, car de nombreuses fois un « fils maudit » était responsable d’attentats d’ampleur». Le quotidien décrit «l’embarras» et «la peur» des Tunisiens, inquiets pour «la situation de la diaspora installée en Europe, des jeunes, par définition fragiles et vulnérables». Des Tunisiens alarmés de «l’image (donnée par leur pays), qui peine à se redresser». «A chaque fois qu’un Tunisien est responsable de massacres commis en Syrie, en Allemagne ou ailleurs, on ne peut s’empêcher de ressentir de la honte liée à un sentiment de culpabilité».
D’après The Washington Post, l’Allemagne se retrouve confrontée à un «nouveau danger» qui constituerait une «menace pour la démocratie». Le journal rappelle que «les mouvements violents et autoritaires ont toujours exploité, tout au long de l’histoire, la liberté, l’ouverture et la diversité des sociétés démocratiques dans un objectif antidémocratique, transformant leurs forces les plus chéries en vulnérabilités potentiellement mortelles». «La tâche d’Angela Merkel et de ses compatriotes sera d’autant plus difficile dans un monde où Donald Trump a porté la démagogie anti-étrangers à la présidence de l’allié le plus puissant de l’Allemagne», prévient The Washington Post, tandis que The Wall Street Journal rappelle que ses détracteurs la décrivent comme «mal préparée» pour faire face à cette menace. «Les Berlinois réagissent avec une sérénité héroïque», répond Der Tagesspiegel, qui estime que «c’est un bon signe, même dans les mauvais jours, lorsqu’une société réagit, malgré son chagrin avec prudence et sans peur», et dénonce «les tentatives d’instrumentalisation démagogiques assez dégoûtantes, notamment des populistes de l’AfD, d’un acte pour le moment encore inexpliqué». «Les discussions sur la nécessité de changer de politique, et d’adopter des lois plus sévères, comme celle qu’essaie de lancer la CSU, sont un réflexe pavlovien et ne conduisent pas à davantage de sécurité», met en garde le journal, qui évoque toutefois la possibilité de développer le système de vidéo-surveillance.
En République démocratique du Congo, l’Eglise catholique parraine une médiation entre le pouvoir et l’opposition. D’après la radio publique américaine Voice of America, cette dernière espère que les discussions, qui ont repris hier, vont aboutir rapidement. Les évêques de la Conférence épiscopale ayant adressé un ultimatum ferme, avant noël, à ceux qui ont accepté de discuter du départ de Joseph Kabila, soupçonné de chercher à rester au pouvoir malgré l’expiration de son mandat. Le président congolais est présenté par Le Monde comme «le roi du silence et du Congo-Kinshasa», un dirigeant qui a été catapulté en 2001 à la tête de son pays à l’âge de 29 ans, et qui a su depuis «consolider son pouvoir, quitte, comme ces derniers jours, à réprimer violemment toute opposition». Cet homme silencieux aurait «cultivé l’art de la survie en milieu hostile», et serait resté «un mystère pour son peuple comme pour ses collaborateurs. «Il écoute et acquiesce, mais on ne sait pas ce qu’il pense ni ce qu’il décidera, et lui seul décide, dit l’un de ses conseillers. Il est resté un soldat dans l’âme»». Le Monde revient notamment sur les agissements de Joseph Kabila dans l’est du pays, une région riche en minerais, où il a sur négocier, combattre, renverser les alliances, et instrumentaliser les groupes armés, dont certains sont appuyés par les voisins rwandais ou ougandais. Alors que la République démocratique du Congo a connu plusieurs guerres et des millions de morts depuis 1996, La Croix s’indigne de voir cette région du monde, l’Afrique centrale, aux prises avec des «chefs d’État (qui) s’incrustent sans vergogne au pouvoir. Au Congo-Brazzaville, au Gabon, au Cameroun, en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, mais aussi dans l’Angola voisin, accuse le journal, des potentats se jouent des élections, et semblent considérer leur pays comme une propriété personnelle».
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