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Le Canada fait passer l’Internet haut débit au rang de service "vital"

Du haut débit partout, tout le temps : telle est la mission que s'est donnée le gouvernement canadien, qui devra équiper d'une connexion rapide d'ici 2030 la totalité de ses citoyens, même dans les endroits les plus reculés.

750 millions de dollars canadiens, soit 535 millions d’euros. C’est la somme que le gouvernement canadien va investir sur cinq ans pour garantir l’accès à une connexion Internet haut débit à tous les habitants du pays.

Mardi, Jean-Pierre Blais, le président le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), a annoncé la nouvelle dans un communiqué, qualifiant dans la foulée une connexion Internet haut débit "vital". L’Internet haut débit, c’est-à-dire d’au moins 50 mégabits par seconde, rejoint ainsi la ligne téléphonique locale et les services téléphoniques d’urgence dans la liste des services de télécommunication dits "de base" au Canada.

"L’avenir de notre économie, de notre prospérité et de notre société – en réalité, l’avenir de chaque citoyen – nous oblige à fixer des objectifs ambitieux et à relier tous les Canadiens au XXIe siècle", a déclaré Jean-Pierre Blais lors d’une conférence de presse sur le sujet. Toutefois, celui-ci assure qu’un tel but ne pourra être atteint sans l’investissement parallèle des entreprises.

Si aujourd’hui, le CRTC affirme qu’environ 82 % des ménages canadiens disposent du haut débit, 1 habitant sur 5, résidant la plupart du temps dans les zones les plus enclavées du pays – le deuxième plus vaste du monde – ne bénéficie pas d’un accès optimal à Internet. Objectif : faire monter ce chiffre à 90 % d’ici 2021 et 100 % dans 10 à 15 ans.

Et chez nous ?

En France, le déploiement du très haut débit (THD) sur l’ensemble du territoire a été fixé à 2022. Porté par la secrétaire d’État au Numérique Axelle Lemaire, ce Plan France Très Haut Débit, lancé au printemps 2013, mobilisera un investissement de 20 milliards d’euros répartis sur 10 ans, dont 13 milliards d’euros de fonds publics, le reste étant apporté par des acteurs privés. 

Le Plan France Très Haut Débit mobilisera un investissement de 20 milliards d’euros répartis sur 10 ans

Début novembre, la Commission européenne a fini par autoriser ce "plan" français, le déclarant "compatible avec les règles de l’Union européenne en matière d’aides d’État". "Ce n’est pas une validation partielle mais totale du modèle français. Il y a deux ans, je passais pour une hurluberlue auprès de la Commission, qui considérait que la France était trop interventionniste", soulignait Axelle Lemaire au moment de la validation du projet par l'UE.

Prochaine étape, faire passer l’accès au haut débit au statut de droit fondamental dans la Constitution ? La Finlande, elle, a déjà passé le cap.

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