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Un camion chargé de médicaments et d'équipements de soins est parti jeudi de Paris pour rejoindre Alep. François Hollande a quant à lui proposé qu'une résolution "humanitaire" soit soumise au Conseil de sécurité des Nations unies.

De Paris à Alep. Jeudi 15 décembre, un camion chargé de médicaments et d’équipements de soins a quitté le parvis de l’Hôtel de Ville pour rejoindre la ville syrienne, où des milliers de personnes sont en train d’être évacuées. Le but : acheminer l’aide le plus rapidement possible. "On se dépêche car on sait qu’il y a un cessez-le-feu. On essaie d’envoyer le maximum qu’on peut car, sur place, il y a d’autres ONG qui travaillent", explique à France 24 Ziad Alissa, président de l'Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM).

Portée par deux médecins franco-syriens, l’opération est parrainée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a participé, jeudi, à la cérémonie de départ du convoi humanitaire. Des anonymes sont également venus montrer leur soutien aux habitants d’Alep.

Avec ce premier convoi, les associations veulent ainsi envoyer un message de solidarité aux Syriens. "Nous avons deux buts, indique Chadi Homedan, médecin de l’UOSSM. Le premier est d’alimenter les hôpitaux qui vont faire face à l’arrivée d’un grand nombre de gens, le second est de dire à tous les citoyens européens : 'vous êtes aussi concernés par ce qui se passe en Syrie, vous pouvez participer'."

Coût de l’opération : 100 000 euros. Une aide essentiellement apportée par des associations pharmaceutiques. Une fois à destination, les médicaments et le matériel seront distribués par des équipes sur place. L’organisation syrienne prévoit d’envoyer d’autres convois solidaires.

Hollande veut une résolution "humanitaire à l'ONU"

Le sort de la population d’Alep est également au centre des pourparlers diplomatiques. Jeudi, François Hollande a déclaré que la France envisageait la possibilité d'un projet de résolution "humanitaire" au Conseil de sécurité des Nations Unies et précisé qu'il n'imaginait pas que la Russie puisse s'opposer à un tel texte.

De Paris à l'ONU, mobilisation "humanitaire" pour Alep

Le président français appelle depuis longtemps à l'arrêt des combats dans la ville d'Alep dont des quartiers tenus par des rebelles sont en passe de repasser sous le contrôle total du régime syrien, au prix de nombreuses victimes.

À l'issue d'un Conseil européen où la situation à Alep a été examinée, il a souligné lors d'une conférence de presse que Paris avait demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU vendredi pour traiter de ces questions humanitaires. "Ce que nous voulons, c'est simplement en l'occurrence sauver des populations, alors même que les combats ont quasiment cessé", a déclaré François Hollande.

De Paris à l'ONU, mobilisation "humanitaire" pour Alep

Des milliers de civils et de rebelles ont été évacués d'Alep jeudi, un mois après une offensive dévastatrice du régime de Bachar al-Assad qui s'apprête à proclamer sa plus importante victoire dans la guerre avec la reprise totale de la deuxième ville de Syrie. Plus de 6 400 personnes, dont 3 000 rebelles, ont été évacuées au cours des dernières 24 heures, selon le ministère russe de la Défense.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a estimé à environ 40 000 le nombre de civils encore piégés dans le réduit rebelle et à entre 1 500 et 5 000 celui des combattants et leurs familles. La Turquie, qui a promis d'accueillir des déplacés, a elle chiffré entre 80  000 et 100 000 le nombre de civils qui pourraient être évacués.

Avec AFP et Reuters