À la une de la presse internationale, la chute d'Alep et le sort des civils évacués inquiète les associations humanitaires. Le Temps s'interroge : que vont devenir ces "morts-vivants"? Il est aussi question de la stratégie russe en Syrie. Le temps du dialogue est-il venu ou la campagne militaire va-t-elle continuer? Enfin, le scandale du piratage informatique lors de la Présidentielle américaine fait couler beaucoup d'encre, tandis que le rôle des hackers russes est de plus en plus avéré.
À la une de la presse internationale, il y a ces photos étonnantes de convois de bus verts qui se frayent un chemin au milieu d’un dédale de ruines. "Escape from Aleppo" (évasion d'Alep), titre le gratuit britannique Metro. Une formule qui rappelle que la ville assiégée était pour les civils une prison à ciel ouvert, où ils étaient pris au piège.
Ces civils sont décrits comme des "morts vivant" à la une du Temps. Le journal suisse explique qu'ils ont quitté les décombres d'Alep et ont été évacués en direction d'Idleb, une zone encore contrôlée par l’opposition. Faut-il y voir un simple "sursis pour ces rescapés?", s’interroge le quotidien. Ces derniers jours, la ville a été soumise à de fréquents bombardements. Après "l’écrasement d’Alep, Idleb pourrait être la prochaine sur la liste", prévient-il.
Preuve que l’heure est toujours à l’inquiétude, le Guardian craint que les civils ne courent à leur perte "sans une aide urgente". Le croissant rouge turc annonce la mise en place d’un camp de 70 000 places aux abords d’Idleb.
Cette victoire de Damas et de ses alliés suscite aussi beaucoup d’interrogations sur la suite des évènements. Le journal libanais l’Orient-Le Jour titre sur "Assad victorieux par procuration". Sans l’aide conséquente de ses alliés russes et iraniens, jamais le régime syrien n’aurait pu résister, insiste le journal francophone. Reste à savoir ce qu'il adviendra une fois la guerre terminée. Bachar el-Assad, qui leur doit sa survie, pourra-t-il se défaire de leur emprise ?
Le Moscow Times s'intrroge, lui aussi, sur la suite à donner aux événements d'un point de vue diplomatique. Le journal russe se demande jusqu’à quel point la Russie doit soutenir son allié syrien et poursuivre la campagne militaire pour reconquérir d’autres pans du territoire, au risque de s’embourber dans un conflit. Une transition politique sur la Syrie semble utile pour ce quotidien - ce serait plus raisonnable et conforme aux intérêts de la Russie, estime-t-il.
La presse internationale se fait aussi l’écho des suspicions de piratage de la présidentielle américaine par des hackers russes. "L’élection a été hackée à la demande de Poutine", titre le Washington Post qui illustre cette méfiance qui grandit outre-Atlantique. Le New York Times constate les difficultés à lutter contre ces hackers. Difficile de les pister, de trouver leur réelle identité ou de les arrêter hors de leur frontières. La Russie a toujours refusé jusqu’ici de les extrader.