![Selon une étude, certains virus touchent plus durement les hommes que les femmes Selon une étude, certains virus touchent plus durement les hommes que les femmes](/data/posts/2022/07/21/1658443802_Selon-une-etude-certains-virus-touchent-plus-durement-les-hommes-que-les-femmes.jpg)
Une étude britannique a analysé les effets des virus sur les hommes et les femmes. Résultat : les femmes seraient moins touchées par certains virus que les hommes.
Les hommes ont désormais une bonne excuse pour se tordre de douleur sur le sol ou se recroqueviller en position latérale de sécurité au moindre mal de tête.
On savait déjà que les virus agissaient différemment en fonction du sexe de leur hôte, affectant parfois plus les hommes. Par exemple, un homme atteint de tuberculose a 1,5 fois plus de chances de mourir qu'une femme. Idem, un homme atteint du papillomavirus aura 5 fois plus de chances de développer un cancer dû à ce virus. Enfin, un homme atteint du virus d'Epstein-Barr aura jusqu'à 2 fois plus de chances de développer un lymphome de Hodgkin. Jusque là, on pensait que ces différences provenaient du système immunitaire, dont certaines caractéristiques varient chez l'homme et la femme.
Une nouvelle étude menée par les chercheurs en médecine Francisco Úbeda et Vincent Jansen, de la Royal Holloway University de Londres, vient bouleverser ce raisonnement. Publiée dans le magazine Nature, cette étude a analysé certains virus touchant plus fortement les hommes que les femmes, et apporte une autre explication.
La femme, hôte de choix pour le virus
Si les virus "ménagent" les femmes, c'est qu'elles seraient des hôtes de plus grande valeur : en effet, le but d'un virus est de se propager et d'infecter les hôtes. Pour ce faire, le virus se multiplie dans le corps et rend l'hôte malade, causant parfois de lourds cancers ou la mort. Mais les femmes peuvent transmettre ces virus à l'enfant par la grossesse, l'accouchement ou encore l'allaitement.
"Tuer un hôte qui peut transmettre l'infection reviendrait pour le virus à se tirer une balle dans le pied"
Le virus aurait donc instinctivement tendance à s'adoucir afin de ne pas affecter trop lourdement la femme hôte. Sinon, il la tue : "Ce n'est pas quelque chose qu'un pathogène aura tendance à faire. Cela reviendrait à se tirer une balle dans le pied", explicite Vincent Jansen dans NewScientist.
Les chercheurs expliquent ainsi des différences observées entre certains pays : au Japon, le virus lymphotrope HTLV-1 (qui peut évoluer en leucémie) affecte plus gravement les femmes que les hommes. Aux Caraïbes, en revanche, aucune différence n'a été observée entre les sexes. L'explication tiendrait à l'allaitement : au Japon, les femmes allaitent plus souvent (et plus longtemps) leur enfant que les femmes dans les îles caribéennes.
Calmer le virus
Mais un virus est-il capable de détecter des choses aussi subtiles et culturelles que les habitudes d'allaitement ? Plus généralement, les scientifiques se demandent encore si le virus est capable de repérer le sexe de l'hôte dans lequel il se trouve.
Vincent Janson explique "toutes sortes d'indices hormonaux ou autres sont légèrement différents entre l'homme et la femme". Si le virus peut les analyser, il serait alors possible de le manipuler, le tromper pour qu'il réagisse dans un corps d'homme comme s'il s'agissait d'une femme : plus gentiment.
Sabra Klein, une chercheuse qui étudie les réponses immunitaires à l'école de santé publique Johns Hopkins Bloomberg, émet une réserve sur les résultats : concernant la comparaison entre Japon et Caraïbes, l'étude ne prend pas en compte d'autres facteurs possibles, ethniques ou culturels. Mais ces conclusions impliquant une possible évolution et adaptation du virus sont "rafraichissantes" aux yeux de la chercheuse.
En tout cas, sachez que cette étude ne concerne pas certains virus légers comme la grippe, où la transmission de la mère à l'enfant n'est pas la voie principale. Pour faire l'impasse sur une journée de boulot, il faudra trouver mieux !
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