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L’armée israélienne tweete une fausse carte des positions du Hezbollah au Sud-Liban

L’armée israélienne a publié sur les réseaux sociaux une carte prétendument déclassifiée des positions du Hezbollah près de la frontière avec l'État hébreu. Elle vient, du bout des lèvres, de reconnaître quelques "inexactitudes".

Si la frontière israélo-libanaise reste une zone à haut risque, un calme relatif y règne depuis plusieurs mois (le dernier incident grave date de janvier 2016). Toutefois la guerre de communication que se livrent l’État hébreu et le Hezbollah, ennemis depuis plus de 30 ans, ne connaît pas de trêve.

Dernier épisode en date : la publication par l’armée israélienne, le 6 décembre sur Twitter et Facebook, d’une fausse carte, pourtant présentée comme "déclassifiée", censée répertorier des positions du mouvement politico-militaire chiite le long d’une partie de la frontière.

Accompagnée du commentaire "ceci est un crime de guerre",  cette carte montre les prétendus emplacements de plusieurs milliers de d’infrastructures militaires (postes de commandements, caches souterraines, stocks d’armes…) disséminés au milieu de dizaines de villages du Sud-Liban.
Autant de cibles potentielles pour l’armée israélienne, dans le cas de l’irruption d’un nouveau conflit avec les combattants du parti de Hassan Nasrallah, actuellement engagés en Syrie aux côtés des forces du régime du président Bachar al-Assad (l’État hébreu est accusé d’avoir effectué cette semaine deux frappes près de Damas contre des cibles stratégiques du Hezbollah).
Une carte "exposée à des diplomates occidentaux"
L’armée israélienne visait à faire d’une pierre deux coups, à savoir démonter la puissance du renseignement militaire et accuser le parti chiite d’exposer les civils libanais en installant ses positions au milieu des habitations. La chaîne israélienne "Channel 2" a rapporté de son côté que cette carte avait été présentée à un certain nombre de diplomates occidentaux, en visite en Israël.

 La supercherie a été démasquée par un utilisateur de Twitter, @JudgeDan48. Après avoir enquêté, l’activiste a découvert que la carte n’était non seulement pas classifiée, mais qu’elle contenait surtout de nombreuses erreurs géographiques. Nullement le fruit du travail des services de renseignements, elle a été en réalité "fabriquée" par le compte du porte-parole de l’armée israélienne qui l’avait tweetée.

Le quotidien Haaretz indique que l’armée israélienne avait reconnu que la carte contenait des inexactitudes, précisant toutefois qu’elle avait pour objectif de dénoncer la réalité de la situation au Sud-Liban. "La photo en question est une illustration des menaces que fait peser le Hezbollah, qui s’est intentionnellement déployé dans une zone civile, et qui utilise la population comme bouclier humain", a répondu un porte-parole de l’armée cité par le journal.