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Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a remis sa démission, mercredi, trois jours après le "non" des Italiens au référendum sur la réforme constitutionnelle. Il a par ailleurs laissé entendre qu'il était favorable à des élections anticipées.

En Italie, le chef du gouvernement Matteo Renzi, 41 ans, a remis sa démission, mercredi 7 décembre, après le "non" des Italiens à son référendum sur la réforme constitutionnelle, qui s'est tenu dimanche.

Le rêve d'une Italie "plus simple, plus compétitive et plus courageuse", formulé à l'été 2014, s'est brisé sur le refus sans appel des Italiens, à 60 %, à sa réforme la plus ambitieuse, qui osait toucher à la Constitution "anti-fasciste" de 1948 pour tenter de simplifier la vie politique d'un pays ayant connu 60 gouvernements depuis 1948.

Matteo Renzi paie le prix de son ambition à vouloir chambouler l'Italie envers et contre tous, s'attirant l'hostilité de la classe politique et la méfiance du peuple.

Le président italien Sergio Mattarella va désormais consulter les forces politiques du pays pour déterminer la marche à suivre, entre élections anticipées, gouvernement technique et réforme électorale. Ces consultations pourraient commencer dès jeudi 8 décembre, pourtant jour férié en Italie, selon les médias italiens.

Pressé d'en découdre à nouveau

Loin d'avoir renoncé à tout avenir politique, Matteo Renzi semble pressé d'en découdre à nouveau. "Il est temps de se remettre en chemin", a-t-il écrit dans une lettre adressée aux Italiens, laissant entendre qu'il était favorable à des élections anticipées, sans attendre le terme normal de la législature, prévu début 2018.

"Nous n'avons peur de rien ni de personne, si les autres partis veulent des élections [...] le Parti Démocrate n'a pas peur de la démocratie ou des votes", a-t-il affirmé devant la direction de son parti, dont il est toujours le numéro un.

Et il n'est pas le seul à vouloir des élections anticipées : les populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, qui ont le vent en poupe, sont sur la même ligne. "Nous réclamons des élections immédiatement, sinon nous inviterons les citoyens à descendre dans la rue", a lancé mercredi Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord, parti populiste de droite allié du Front National français.

Matteo Renzi est la deuxième victime d'un référendum en Europe, après la démission cet été de David Cameron, l'ex-Premier ministre britannnique, tombé après le non de ses compatriotes au maintien de leur pays dans l'Union européenne.

Avec AFP