Au menu de cette revue de presse française, mardi 6 décembre, l’officialisation de la candidature de Manuel Valls à la primaire de la gauche, dans un contexte de concurrence échevelée et de crise "historique" de la social-démocratie. La longévité d’Angela Merkel, les jeunes et la politique. Et les dix ans de France 24.
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A la Une de la presse française, ce matin, l’officialisation de la candidature de Manuel Valls à la primaire de la gauche. Cette gauche que le Premier ministre, qui doit remettre aujourd’hui sa démission à François Hollande, dit vouloir «réconcilier», oubliera-t-elle les «mots durs», et les «incompréhensions» évoqués hier par Manuel Valls? «Le candidat Valls fait les yeux doux à la gauche», annonce le Figaro, qui ironise: «Manuel Valls va donc tenter de réconcilier deux gauches dont il a lui-même prononcé l’acte de divorce». «La tâche (sera) malaisée, si l’on se souvient que le PS et ses alliés ont vécu dans un état de crise de nerfs permanent depuis sa nomination à Matignon». Mais, relève le Figaro, «le premier ministre démissionnaire croit en ses chances. Parce qu’il va faire de la politique, et donc contrarier sa nature. Il suffisait hier soir d’entendre son ton soudainement adouci et ses traits presque détendus pour en être convaincu. Finis l’œil sombre et les postures belliqueuses, vive la nouvelle suavité vallsienne!».
Une «suavité» nouvelle qui ne convainc pas l’Humanité, qui critique un Premier ministre «qui n’(aurait) cessé de fustiger son propre camp», avant de se «muer» en candidat. Manuel Valls, ou «le plus grand commun diviseur de la gauche», selon l’Huma, qui n’a pas oublié ses déclarations passées sur les deux gauches «irréconciliables».
Deux gauches où les candidatures à la présidentielle se sont multipliées. Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron, maintenant Manuel Valls, et j’en passe - «la gauche cherche son patron», annonce le Parisien, que cette concurrence laisse dubitatif: «franchement, on a beau se gratter la tête, on ne voit pas qui, pour l’instant, est capable de rassembler les électeurs pour éviter à la gauche la débâcle de 2012, l’élimination dès le premier tour de la présidentielle».
Manuel Valls peut-il rassembler et maintenir la gauche au pouvoir, dans un contexte de concurrence tous azimuts et de «crise historique de la social-démocratie»? Question de l’Opinion, qui évoque «un phénomène d’ampleur mondiale, auquel la France n’échappe pas» - une crise qui vient d’emporter le président du Conseil italien, Matteo Renzi, François Hollande, Hillary Clinton…
«Deuxième gauche cherche second souffle», répète Libération, qui juge que «la candidature de Manuel Valls s’annonce compliquée», à un moment où la social-démocratie européenne prend «coup sur coup». En Allemagne, Angela Merkel est bien décidée, elle, à se maintenir au pouvoir.La chancelière, qui brique un quatrième mandat, a lancé la campagne pour sa réélection à l’occasion du congrès de la CDU qui se tient jusqu’à demain à Essen, d’après Libération, qui rapporte que, malgré la crise des réfugiés, sa popularité est remontée et qu’elle a aujourd’hui «de fortes chances» de rempiler.
Sa méthode? Pas de coups de mentons, ni de promesse de renverser la table, mais une stratégie des «petits pas» qui irriterait beaucoup ses adversaires. Une prudence «apprise au cours des années passées derrière le Rideau de fer», selon Libé, qui raconte comment Angela Merkel est parvenue à conserver une certaine simplicité après onze années de pouvoir, habitant toujours le même appartement, achetant ses fromages et son vin dans le même supermarché qu’elle fréquente depuis des lustres, faisant la queue comme tout le monde, et collectionnant les points de fidélité.
En France, notez encore cette enquête publiée par La Croix, sur les jeunes et la politique. A 5 mois de la présidentielle, le journal rapporte que les jeunes interrogés disent à 43 % qu’ils iront voter, mais qu’ils ont, dans leur immense majorité, 65%, le sentiment que leur avis ne compte pas pour les politiques.
Autre chiffre intéressant: près d’un tiers d’entre eux déclarent que leurs meilleurs porte-parole sont sur internet, qu’il s’agisse des youtubers, ou des figures de la Twittosphère. «La question qui se pose, c’est de savoir si les jeunes utilisent leur esprit critique pour recroiser les informations, ou s’ils sont sous influence» de ces personnalités, relève un chercheur, qui précise aussi que «si les jeunes s’informent sur le web, ils se forgent aussi une opinion par ailleurs, via d’autres sources d’information, notamment».
Je recommande bien sûr à ces jeunes gens et à leur parents bien-aimés la source de choix que constitue France 24, qui fête aujourd’hui ses dix années d’existence - c’est ce qu’on a appris ce matin dans l’Humanité, qui rappelle ce qui fait l’ADN de France 24: «la liberté, l’égalité, mais aussi la laïcité, la pluralité des points de vue, et l’universalité». Excellente journée à tous!
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