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Autriche : l'extrême droite tente une nouvelle fois d'accéder à la présidence

Cadre du Parti de la liberté (FPÖ), Norbert Hofer défie, dimanche, l'écologiste Alexander Van der Bellen dans une présidentielle autrichienne très observée. Pour la première fois, un candidat d'extrême droite pourrait présider un État de l'UE.

L'Autriche pourrait devenir, dimanche 4 décembre, le premier pays de l'Union européenne (UE) à élire un chef d'État appartenant à l'extrême droite. Candidat du Parti de la liberté (FPÖ), hostile à l'immigration et eurosceptique, Norbert Hofer, 45 ans, incarnerait, en cas de succès, une preuve supplémentaire de la défiance populaire à l'égard des élites politiques dans les démocraties occidentales, après le vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni et la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine.

Norbert Hofer bénéficie en fait d'une deuxième chance puisqu’il avait été battu de justesse en mai par son adversaire écologiste, Alexander Van der Bellen. Le résultat de ce scrutin avait été annulé par la Cour constitutionnelle en raison d'irrégularités dans le dépouillement des votes par correspondance, qui pourraient une nouvelle fois s'avérer décisifs tant l'écart dans les intentions de vote est serré.

Les premières projections devraient être publiées dès la fermeture des bureaux de vote à 17h00 (16h00 GMT) mais le résultat définitif pourrait n'être connu que mardi si les deux candidats sont effectivement au coude à coude.

Autriche : l'extrême droite tente une nouvelle fois d'accéder à la présidence

Effondrement des deux partis traditionnels

La progression du FPÖ en Autriche précède largement le vote pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE ou la victoire de Donald Trump, mais les ressorts de son succès paraissent identiques. Les classes populaires et rurales soutiennent largement Norbert Hofer tandis que les milieux éduqués et urbains penchent plutôt pour Alexander Van der Bellen. Ce dernier, âgé de 72 ans, a placé l'exemple du Brexit au cœur de sa campagne en accusant son adversaire de vouloir faire subir à l'Autriche un "Öxit" qui serait périlleux pour son économie et pour l'emploi.

Comme ailleurs en Europe, le vote contestataire en Autriche s'est nourri de la crise migratoire, qui a alimenté des craintes identitaires s'ajoutant aux inquiétudes relatives aux conséquences économiques et sociales de la mondialisation.

Les deux candidats se retrouvent ainsi à briguer la présidence à la faveur d'un effondrement des deux partis traditionnels, les sociaux-démocrates du SPÖ et les conservateurs de l'ÖVP, qui dominent la vie politique autrichienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et gouvernent actuellement au sein d'une grande coalition.

Le chef de l'État en Autriche, pays de près de 9 millions d'habitants, joue traditionnellement un rôle protocolaire mais il dispose de certains pouvoirs, comme celui de nommer le chancelier et de révoquer le gouvernement, et il est le chef des armées.

Avec Reuters