logo

Une conférence internationale, réunissant des représentants de dizaines d'États et d'institutions privées, s'est engagée, samedi, à créer un fonds financier et un réseau de refuges pour protéger le patrimoine en péril en période de conflit.

Une conférence internationale réunissant des représentants d'une quarantaine d'États et d'institutions privées réunie depuis vendredi sous l'impulsion de Paris et d'Abou Dhabi, a approuvé, samedi 3 décembre, la création d'un fonds financier et d'un réseau de refuges pour protéger le patrimoine en période de conflit. Cette conférence a été convoquée à la suite d'une série de destructions commises ces dernières années par des jihadistes en Irak, en Syrie, au Mali et en Afghanistan.

Ces deux engagements sont contenus dans la "Déclaration d'Abou Dhabi", adoptée par consensus en présence du président français, François Hollande, de l'homme fort des Émirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al-Nahyane et de la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova.

"Deux objectifs ambitieux"

"Nous nous engageons à poursuivre deux objectifs ambitieux et pérennes pour garantir la mobilisation de la communauté internationale en faveur de la sauvegarde du patrimoine", affirme la "Déclaration d'Abou Dhabi".

D'une part, "la constitution d'un fonds international pour la protection du patrimoine culturel en péril en période de conflit armé, qui permettrait de financer des actions préventives ou d'urgence, de lutter contre le trafic illicite de biens culturels, ainsi que de participer à la restauration de biens culturels endommagés".

D'autre part, "la création d'un réseau international de refuges pour sauvegarder de manière temporaire les biens culturels mis en péril par les conflits armés ou le terrorisme, sur leur territoire, (...) dans un pays limitrophe, ou, en dernier ressort, dans un autre pays, en accord avec les lois internationales à la demande des gouvernements concernés".

"Un rendez-vous qui marquera l'Histoire"

François Hollande a confirmé que le siège du fonds financier serait à Genève et que l'objectif était de réunir au moins 100 millions de dollars, dont 30 seront versés par la France.

Si l'objectif de 100 millions est dépassé, "nous ne nous en plaindrons pas et nous ne nous refuserons aucun geste supplémentaire", a ajouté le président français. D'autres États, dont des monarchies du Golfe et la Chine, ont signalé leur disposition à faire un effort financier, sans cependant préciser de montants.

Selon François Hollande, la conférence d'Abou Dhabi est "un rendez-vous qui marquera l'Histoire" dans la lutte contre "le fanatisme". "C'est la première fois que des pays, mais aussi des organisations, des experts, des donateurs se rassemblent pour protéger les biens communs de l'humanité et pour se donner les moyens d'y parvenir", a-t-il noté.

Avec AFP