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"Imitation Game", "12 Years a slave", "The Social Network"… Ces films historiques sont-ils vraiment réalistes ?

De Snowden à Cousteau en passant par Florence Foster Jenkins, on ne compte plus les biopics sortis en 2016. Et ce penchant du cinéma pour les "histoires vraies" est loin d’être nouveau. Mais à quel point ces films historiques sont-ils véridiques ?

"Le discours d’un roi", "12 Years a slave", "Spotlight"… En plus d’avoir attiré une foule de spectateurs en salles, tous ces films ont en commun d’avoir obtenu la récompense ultime du monde du cinéma : la statuette de meilleur film aux Oscars. Mais le grand public et les professionnels d’Hollywood ont-ils jugé la véracité de ces long-métrages ?

Le site Information is beautiful s’est penché sur la question dans une étude intitulée "Based on a true true story ?". Les auteurs ont fait un travail de dingue pour décortiquer scène par scène tous les plus gros films hollywoodiens de ces dernières années. Chaque scène est alors identifiée avec une couleur selon sa véracité, pour aboutir à un taux global d’exactitude.

"The Imitation Game" s'éloigne de la réalité

Parmi la quinzaine de films passée au détecteur de mensonges, le biopic "Selma" sur Martin Luther King réalisé par Ava DuVernay repart vainqueur avec un taux de 100% de vérité.  D’après les recherches de Stéphanie Smith, qui signe cette étude, "Selma" ne contient aucune scène inventée, seuls quelques passages sont considérés comme true-ish, "avec quelques ajustements, mais toujours vrai dans l’esprit".

"The Big Short : le casse du siècle", "Le pont des espions" et "12 Years a slave" s’en sortent plutôt bien et avoisinent les 90% d’exactitude. Mais "The Social Network", "Le discours d’un roi", "Imitation Game" et "American Sniper" se sont bien plus éloignés de la réalité d’après l’étude du site Information is beautiful.

Ainsi on apprend que dans "Imitation Game", qui arrive en bas du classement, la scène où le commandant Alastair Denniston soupçonne un temps le cryptanalyste Alan Turing d’être un agent double infiltré à Bletchley Park pour le compte des soviétiques a été inventée. En fait, "Turing n’a jamais été suspecté d’être un espion", assure le site.

La scène ultime du "Discours d’un roi" où Colin Firth alias le roi George VI prononce son discours et salue la foule du balcon comporte elle aussi une grosse inexactitude. Si dans le film, le roi reçoit les félicitations de Lang, Churchill et Wood, les historiens assurent que des officiels de si haut rang à n’ont jamais assisté aux discours du roi.

Autre exemple dans "The Social Network" : au début du biopic réalisé par David Fincher, Mark Zuckerberg est en couple avec une copine de fac, une certaine Erica, qui lui brise le cœur. En fait, Erica est un personnage inventé de toutes pièces. A l’époque, le futur PDG de Facebook était déjà en couple avec son actuelle femme, Priscilla Chan. Pas étonnant que Mark Zuckerberg n’ait pas apprécié le film.

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