Le parquet financier a ouvert une enquête préliminaire contre X suite à un communiqué mensonger présenté comme émanant de Vinci et qui avait provoqué une chute sans précédent du cours de l'action du groupe de BTP le 22 novembre.
Le parquet financier compte bien tirer au clair les zones d'ombre de l'affaire du faux communiqué du géant français du BTP Vinci. Une enquête préliminaire contre X pour "diffusion d'informations fausses ou trompeuses de nature à agir sur les cours" a été ouverte en fin de semaine dernière, a appris l'AFP lundi 28 novembre.
Les autorités vont tenter de savoir les auteurs d'un faux communiqué du groupe, diffusé le 22 novembre, puis d'un démenti mensonger qui ont eu pour conséquence de faire chuter l'action de Vinci de 18 %, faisant perdre six milliards d'euros de capitalisation boursière.
Faux communiqué et faux démenti
L'affaire est sans précédent dans l'histoire boursière récente en France. Elle a débuté par un communiqué fabriqué de toutes pièces envoyé à plusieurs rédactions. Le document annonçait des résultats financiers moins bons que prévus et le renvoi du directeur financier pour cause de soupçons de malversations.
Il avait toutes les apparences du vrai document. Le nom du contact pour la presse était correct (le numéro de téléphone avait, en revanche, été changé), et le communiqué renvoyait vers une version électronique du texte sur un site qui ressemblait au pixel près au portail de Vinci. Les sites américains Bloomberg et Dow Jones Newswire – très influents sur les marchés financiers – ont mordu à l'hameçon.
En quelques minutes, l'action Vinci a dévissé de près de 18 %. Avant même que le groupe ne puisse organiser sa défense, un faux démenti avait été envoyé aux rédactions. C'était le deuxième acte de la supercherie : le document était rédigé de telle façon qu'il suggérait que tout n'était pas à jeter dans le premier communiqué.
Étrange revendication
Ce n'est qu'après cette double manipulation que Vinci réussit à rétablir la vérité et, du même coup, son cours en Bourse. Les auteurs de cette opération de sabotage sévissent alors une dernière fois, en publiant un communiqué de revendication où l'on trouve des références à "la forêt de Notre-Dame-des-Landes" et aux "Népalais et Indiens sur les chantiers du Qatar" qui seraient autant de victimes de Vinci.
Pour certains médias, cette revendication est à traiter avec la même défiance que les faux communiqués. Elle pourrait viser, d'après le JDD, à égarer les enquêteurs. Cette machination a très bien pu être montée par des boursicoteurs cherchant à profiter de la panique boursière pour acheter des actions Vinci à faible coût, en vue de les revendre une fois la panique passée. C'est l'énigme que le parquet financier va s'atteler à résoudre.