Alors qu'il faisait ses adieux à la scène internationale à Lima, Barack Obama a promis, dimanche, une transition respectueuse avec Donald Trump. Il a cependant précisé qu'il pourrait intervenir publiquement s'il jugeait certaines valeurs menacées.
À l'issue du sommet de la zone Asie-Pacifique (Apec) organisé à Lima, au Pérou, le président américain Barack Obama s’est exprimé, dimanche 20 novembre, au sujet de son successeur Donald Trump. Même s’il a assuré qu’il le laisserait tranquillement prendre ses marques, l’actuel locataire de la Maison Blanche a précisé qu’il resterait vigilant.
"Je veux être respectueux de la fonction (présidentielle) et laisser au président élu l'opportunité de constituer son équipe et mettre en place sa politique, sans que quelqu'un s'exprime à tout bout de champ", a ainsi déclaré Barack Obama, qui a rappelé que son prédécesseur Georges W. Bush (2000-2008) s'était montré "on ne peut plus élégant" lorsqu'il avait lui-même accédé à la Maison Blanche en 2008.
Mais il a immédiatement ajouté qu'il serait attentif à d'éventuelles atteintes aux valeurs fondamentales des États-Unis. "En tant que citoyen profondément concerné par notre pays, si certaines choses spécifiques me semblent, au-delà des idées et divergences politiques, heurter nos valeurs et idéaux fondamentaux, et que j'estime nécessaire de les défendre, alors j'examinerai la situation", a-t-il dit.
Dans l'immédiat, a ajouté Barack Obama, "mon intention est de finir mon travail au cours des deux prochains mois, et après cela, d'emmener Michelle en vacances et de prendre du repos, passer du temps avec mes filles, écrire un peu, réfléchir".
Le président américain avait rudement critiqué Donald Trump pendant la campagne électorale, multipliant les piques envers le milliardaire populiste. Il l'avait notamment accusé de saper "la démocratie américaine", alors que le candidat républicain soufflait le chaud et le froid sur la façon dont il accueillerait le verdict des urnes le 8 novembre.
La déclaration de Barack Obama sur Donald Trump (en anglais)
Obama veut travailler jusqu'au bout
Barack Obama a également surpris à Lima en affirmant vouloir peser de façon déterminante sur la politique internationale jusqu'au bout, en particulier sur le dossier ukrainien avec la Russie.
"Je l'ai pressé (Vladimir Poutine) de donner des instructions à ses négociateurs pour qu'ils travaillent avec nous, la France, l'Allemagne et l'Ukraine, afin de voir si nous pouvons parvenir à un règlement avant la fin de mon mandat", a déclaré Barack Obama. Après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en mars 2014, qui a provoqué des tensions inédites depuis la fin de la guerre froide entre Moscou et Washington, les États-Unis ont imposé de lourdes sanctions économiques à la Russie.
Concernant les projets protectionnistes de Donald Trump, Barack Obama s'est efforcé d'apaiser les inquiétudes de ses partenaires. Il les avait exhortés samedi à laisser "une chance" au président élu, en soulignant qu'"on ne gouverne pas toujours comme on a fait campagne".
Les pays de l'Apec sont en effet particulièrement inquiets des menaces d'abandon par l'administration Trump du Partenariat transpacifique (TPP), un accord de libre-échange signé en 2015 entre 12 pays de la région.
Avec AFP