Au menu de cette revue de presse française, lundi 21 novembre, les résultats du premier tour de la primaire de la droite et du centre. François Fillon arrive largement en tête, Alain Juppé deuxième. Nicolas Sarkozy est éliminé.
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La presse française revient bien sûr largement, ce matin, sur la large victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre.
«La déferlante Fillon», titre le Figaro, qui salue, d’abord, «le formidable succès de cette primaire », qui a mobilisé près de 4 millions d’électeurs - présentant la victoire de l’ex-Premier ministre, comme le sacre de « la droite tranquille». Plus de 44% des voix face à Alain Juppé, loin derrière avec 28%, et Nicolas Sarkozy, éliminé, avec 21%. «Le raz-de-marée Fillon» a des airs de revanche, selon l’Opinion, qui le montre, impassible, déclarant à son ex-patron, qu’il va avoir besoin de «collaborateurs». «Fillon écrase tout», annonce le Parisien, tandis que 20 minutes compte les points: «Fillon a tout bon, Sarko est K-O». Résumé de ce premier tour, avec Libération: «Fillon, l’envol, Sarkozy, la chute».
François Fillon en tête, Nicolas Sarkozy éliminé, c’est une double surprise. D’après le Parisien, «le vote anti-sarkozy» «ne suffit pas» à expliquer la large victoire de François Fillon. Ce que les électeurs ont choisi, explique le journal, c’est «un homme dont le discours ne varie pas depuis des années», un candidat «qui promet des coupes claires dans les effectifs des fonctionnaires, une augmentation du temps de travail, et une réécriture de la loi Taubira sur le mariage pour tous». Un résultat dans lequel le Parisien voit ce «paradoxe»: «des centaines de milliers d’électeurs de gauche ont (finalement) participé à la mise sur orbite du candidat le plus libéral». Si François Fillon a déjoué tous les pronostics, c’est parce qu’il a su convaincre que la «rupture» serait plus efficace que le «dialogue» pour permettre les réformes, d’après le Figaro, qui rappelle que l’élu de la Sarthe «admire Margaret Thatcher et ne s’en cache pas» - ce qui lui a d’ailleurs valu les railleries de Nicolas Sarkozy, qui a moqué un candidat cherchant à se faire élire en promettant «du sang et des larmes». Du sang et des larmes? «François Fillon est bien plus à droite que vous ne pensez», prévient Slate, qui assure que le candidat vient certes «d’une France douce, tempérée, modérée –mais où flottent des vapeurs réactionnaires, jamais totalement dissipées» - une «douce France rance», qui aurait été sensible à «cette piété authentique» affichée par François Fillon, par opposition à «l’artificialité des postures sarkozystes». «François Fillon, ou la revanche de la France de l’ouest», analyse le Point, qui évoque le poids, dans son électorat, d’une «France rurale», ce qui ne voudrait pas dire «nostalgique, voire pétainiste», ou plutôt d’une «France des territoires», qui se moquerait «comme d’une guigne des effets de mode, des mouvements de balancier médiatique et des hommes providentiels auto-proclamés».
L’autre grande surprise de ce premier tour, c’est l’élimination de Nicolas Sarkozy. Un mot revient beaucoup, ce matin, à son propos: «blast» - blast comme l’effet que devait produire l’annonce de sa candidature, et qui revient comme un boomerang: «Le blast sarkozyste a fait plouf», ironise Libération. « Courant comme un dératé dans le couloir de droite, Nicolas Sarkozy a eu beau multiplier les provocations verbales, les meetings en forme de «stand-up», les signatures de livres à la Marc Levy, rien n’y a fait (…) il est éliminé par un Droopy, aussi bonnet de nuit qu’il était adepte du chapeau pointu et de la langue de belle-mère. Le clown blanc a eu raison de l’auguste». Libé ajoute: «Pour un peu, Sarkozy va nous manquer» - on veut bien les croire. «Sans doute y a-t-il, chez les conservateurs, philosophe le journal, un surmoi qui continue à favoriser les candidats propres sur eux, qui ne boivent pas dans les rince-doigts, qui ne se remarient pas avec une top-model rive gauche, qui ne trainent pas une batterie de casseroles à leurs basques, qui ne sont pas des sang-mêlés et qui n’auraient pas l’idée de dire «casse-toi pauv’ con» mais préfèrent susurrer «passez votre chemin, mon brave»».
L’affiche du second tour sera donc François Fillon/Alain Juppé. Comme on n’apprend jamais, peut-être de ses erreurs, le Figaro annonce déjà les «raisons» pour lesquelles on peut s’attendre à la victoire du premier sur le second: parce qu’il existerait une dynamique en faveur de François Fillon, que le soutien que lui apporte Nicolas Sarkozy, sera déterminant, et qu’Alain Juppé «ne va plus bénéficier de l’apport des électeurs de gauche». Alain Juppé dont le journal pointe cette faiblesse: celle de s’être contenté d’être «le réceptacle de l’antisarkozysme», sans réussir «à transformer en enthousiasme cette adhésion par défaut».
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