Les forces irakiennes, qui ont repris le contrôle du site archéologique de Nimrod, ont pu constater l'ampleur des dégâts causés par les membres de l'organisation État islamique. France 24 s'est rendu sur place. Reportage.
Du célèbre site antique de Nimrod, en Irak, il ne reste que des ruines. Quelques jours après la reprise du site par les hommes de la coalition internationale des mains de l’organisation État islamique, France 24 a pu se rendre sur place pour constater l’état de désolation du joyau archéologique.
"Le site a été complètement détruit, se désole Arkan, soldat de l'armée irakienne. L'État islamique saccage le patrimoine, les vestiges, et se bat contre les hommes et contre l'humanité."
"La mémoire de tout un peuple"
Après leur offensive éclair en 2014 qui leur avait permis de s'emparer de Mossoul et de larges pans de territoires, les jihadistes avaient cherché à détruire ce qu'il restait de la cité antique.
L'EI avait diffusé des images montrant des jihadistes détruire au bulldozer, à l'explosif ou à la pioche des monuments et des bas-reliefs. Car le groupe extrémiste sunnite considère les statues ou les mausolées comme de l'idolâtrie qui doit être combattue. L'Unesco avait dénoncé en 2015 la destruction de Nimrod comme un "crime de guerre".
Situé sur les bords du fleuve Tigre, Nimrod est l'un des sites archéologiques les plus célèbres d'Irak, pays souvent décrit comme le berceau de la civilisation. Fondée au XIIIe siècle avant J.C., la cité est considérée comme la deuxième capitale de l'empire assyrien. "En détruisant ce patrimoine irakien, ils ont surtout détruit la mémoire de tout un peuple", conclut Pierrick Leurent, envoyé spécial de France 24 en Irak.